Affichage des articles dont le libellé est marin. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est marin. Afficher tous les articles

jeudi 6 août 2020

Re-Effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence

RE-effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence

D’après le poème  « Effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence » de Marin Le Roy de Gomberville (1600-1674) duquel je ne garde ici que la première strophe

Effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence,
Où la peur et l'hiver sont éternellement ;
Rochers affreux et nus où l'on voit seulement
Le tonnerre, et les vents montrer leur insolence.

On y voit, tard le soir, de hideux reptiles
Courir dans le crâne d'un pauvre animal mort
Jeté comme une vile épave loin du port
Par la mer devenue tout à coup tranquille.

Quand il fait jour, on s'y croirait dans une forge
Et quand il fait nuit, sous un profond lac glacé,
Aucun mirage pour le voyageur lassé
Ne reluit dans ces lieux que la mort submerge

Comme un flot énorme qui grandit et gronde
Et pareille à une terrible inondation ! 
Le cœur humain y perd toute sa compassion,
Et avec ses pensées on y est seul au monde.

Les dunes forment une vaste mer immobile
Qui n'a pas de ports, mais seulement des écueils,
Il n'y a pas de nature et la vie est en deuil
Dans ce cimetière ténébreux et tranquille

Empli de souvenirs et d'âmes errantes
Brûlés par le soleil qui leur bronze la peau,
Et où ceux qui ont soif en vain cherchent un peu d'eau
Dans le chemin vague des oasis mourantes.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mercredi 5 février 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Septième voyage, partie VI)

Histoire de Sindbad le marin (septième voyage, partie VI) 

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":


En attendant que vînt le navire promis,
Je restai chez mon maître, devenu mon ami,
Et nous allâmes tant de fois à la colline
Que ses magasins furent pleins de dents ivoirines.
Les marchands allèrent eux aussi en chercher
Car le secret ne leur fut point longtemps caché.
Après quelques jours, les navires arrivèrent,
Mon ancien maître et ses amis trouvèrent
Un qui allait à ma ville. J’en remerciai Dieu
Et à mon patron je fis doucement mes adieux.
Nous visitâmes plusieurs îles aux riches savanes
Et je me joignis à une grande caravane
De marchands. Je marchai et je souffris beaucoup
Mais je ne craignais ni les corsaires et leurs coups
Ni les cyclopes, ni les serpents, ni les tempêtes,
Ni les Rocs faisant choir des pierres sur ma tête.
Toutes ces fatigues finirent quand je fus arrivé
A Bagdad, des périls et du trépas sauvé.
Le Calife me croyait mort et en fut maussade,
J’allai lui rendre compte de mon ambassade,
Il fit écrire toutes mes histoires en lettres d’or
Pour qu’elles fussent conservées toujours dans son trésor,
Il me fit mille présents fort considérables
Et je m’en allai jouir d’un repos honorable
Près des miens, à ne plus jamais courir les mers
Et à oublier tous les maux que j’ai soufferts
Cette fois décidé. » Finissant son histoire,
Sindbad dit à Hindbad : « Toute cette gloire
Que vous voyez, est-elle méritée ? Votre avis
Sur moi a-t-il changé ? Des hasards poursuivis,
N’est-il pas légitime qu’enfin je me repose ? »
« Seigneur, j’ai dit sur vous une bien affreuse chose,
Je m’en repens et vous prie de me pardonner.
De ces richesses que Dieu a daigné vous donner,
Puisque vous êtes si bon, jouissez sans réserve,
Demeurez généreux car le Ciel vous observe
Mais de vivre une belle vie n’ayez point de remords
Et demeurez heureux ici jusqu’à la mort. »
Sindbad embrassa, fort ému, le pauvre hère,
Les deux hommes ainsi que les convives pleurèrent.
Le marin au nombre de ses amis reçut
Hindbad le porteur, qui ne fut nullement déçu
De quitter son état, et à la même heure
Venir chaque soir à l’hospitalière demeure
Du Sindbad, pour manger ensemble et deviser
Et à de belles esclaves donner quelques baisers.

  [FIN DE L'HISTOIRE DE SINDBAD LE MARIN]

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène    

mardi 4 février 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Septième voyage, partie V)

Histoire de Sindbad le marin (septième voyage, partie V) 

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Quand mon patron me vit, l’âme de joie pleine,
Il s’écria : « Sindbad ! J’étais dans la peine,
Et quand j’ai vu un arc et tes flèches tombés
Et l’arbre renversé, je t’ai cru succombé.
En vain je m’épuisais en recherches inutiles,
Je revins en pleurant ta mort à la ville
Avec la certitude de ne plus te revoir.
Qu’est-ce que qui t’est arrivé ? J’aimerais bien le savoir,
Dis-moi, par quel bonheur es-tu encore en vie ?
Je lui dis le récit dont il avait envie
Et dont il reconnut toute la vérité,
Et fut content de ma rare sincérité
Quand, le lendemain, à la colline nous allâmes.
De toutes les dents qu’en ce cimetière nous trouvâmes
Nous chargeâmes l’éléphant qui nous avait portés.
« Frère, sois comblé de biens et de prospérités !
Que Dieu m’en soit témoin ; tu n’es plus mon esclave.
Tu es des serviteurs le plus probe et brave.
En t’envoyant chasser, je t’ai dissimulé
Que tous les esclaves qui à ces bois sont allés
Pour chercher comme tu l’as fait de l’ivoire
Ont été tués et ont trouvé une mort noire !
Mais toi, preux Sindbad, tu n’as point comme eux péri,
Le Seigneur t’a sauvé ; sans doute il te chérit.
Désormais il n’est plus besoin que des hommes aillent
Chasser les éléphants. Grâce à ta trouvaille,
La ville est devenue riche et ces hommes sont sauvés
Et de leur liberté ne seront plus privés.
Mais cette récompense n’est point suffisante,
Avec ta liberté, souffre qu’on te présente,
Moi et les marchands de cette ville, mille précieux biens. 
Je ne suis plus ton maître, à ta patrie reviens. »
Me dit mon maître avec bienveillance et verve,
Et je lui répondis : « Que Dieu vous conserve !
Patron, ma liberté est un bien suffisant
Et je suis honoré d’accepter vos présents. »
Mon maître reprit : « Pour qu’à Bagdad tu reviennes
Et de moi comme d’un ami tu te souviennes
Reste d’abord chez moi et attends quelques jours
Qu’un navire cherchant de l’ivoire arrive pour
Que je te recommande avec gratitude
A un de mes confrères qui ont l’habitude
De venir à cette ville, et vont à ton pays. »
A ce dernier ordre du marchand j’obéis
En le remerciant de sa douce courtoisie
Et en chantant en son honneur une poésie.


  [A SUIVRE]

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène