Histoire de Sindbad le marin (premier voyage, partie IV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Un jour au port,
je vis des marchands descendre,
Et surpris et
rêveur, il me semblait entendre
Ces voyageurs
parler mon dialecte heureux.
Tremblant comme
si j’allais commettre un crime affreux,
Je m’approchai d’eux.
Ils profitaient de la brise
Et avaient déchargé
toutes leurs marchandises,
Mangeant et
buvant, dans l’ombre se reposant
Et du voyage et
des affaires devisant.
Je vis des
ballots que les marins mirent à terre
Sur lesquels les
noms de leurs propriétaires
Etaient écrits.
Surpris, j’y lus aussi le mien.
Quand on vous
croit mort, nul de vous ne se souvient,
Quand pour lui
en parler, j’allai au capitaine
Que je reconnus,
il me dit, la mine hautaine :
« Mais qui
êtes-vous ? Vous n’êtes qu’un imposteur !
Sindbad est mort
devant mes yeux, sombre menteur !
Oser voler un
mort ! Dans quel monde nous sommes !
Dieu ! N’y a-t-il
plus de bonne foi parmi les hommes ?
Il est vrai que
je ne suis qu’un faible vieillard
Mais ces hommes
que voici sont de puissants gaillards
Et vous
corrigeront si c’est nécessaire. »
Je lui jurai
mille fois que j’étais sincère
Mais il ne me
crut point. A ce même moment,
Des marchands
vinrent et me reconnurent rapidement ;
Contents de me
voir, ils me complimentèrent
Et, pleins d’admiration
pour moi, écoutèrent
De mes aventures
le bien étrange récit.
Le bon capitaine
m’écouta lui aussi
Et me
reconnaissant, joyeux comme un père,
Il m’embrassa et
me dit : « A un vieux hère
Pardonne, mon
fils, son horrible entêtement.
Tu n’es point
mort ! Dieu du ciel ! Au débarquement,
J’allais vendre
tes biens et chercher tes proches
Pour leur donner
l’argent. Je mérite tes reproches
Et te conjure d’être
clément. Tu reprendras
Tes biens, et en
feras ce que ton cœur voudra.
Que Dieu, qui t’a
sauvé de la mort, te garde
Et qu’il soit
loué, lui qui au ciel nous regarde. »
Je remerciai le
vieil homme pour sa probité
Et il refusa mes
présents avec bonté.
Au roi Mihrage,
pour montrer ma gratitude,
J’offris maints
biens précieux qu’avec mansuétude
Il accepta, m’offrant
des biens plus somptueux
Et me demandant,
sans paraître impétueux,
Où je les avais
pris. Sa joie était grande
Quand il le sut,
et il me fit plus d’offrandes
En me souhaitant
bon départ et bon retour.
Avant de m’en
aller, j’employai tout le jour
A échanger mes
biens contre ceux des Indes,
Et j’emportai de
cette douce partie du monde
Du poivre, du
gingembre, du bon bois de santal,
De la muscade,
du camphre, à mon pays natal,
Et maintes
autres choses rares et délicates.
Nous partîmes. La mer
était belle et plate
Et nous
abordâmes enfin à Bassora
Où ma famille
que le chagrin dévora,
Me croyant
mort car je ne pus lui écrire,
Avec des
transports que je ne puis vous dire
Me reçut,
étonnée de me revoir vivant.
Je devins très
riche et j’achetai, les jours suivants,
Une maison, de
belles terres et des esclaves.
J’oubliais la
mer et ses marins braves
Et résolus,
après avoir ainsi souffert,
De jouir des
plaisirs que la vie m’avait offerts. »
Sindbad
interrompant son étrange histoire,
On continua de
manger et de boire
Jusqu’à la
tombée de la nuit. Quand l’heure vint
De se retirer,
au porteur cherchant en vain
La sortie, le
marin touché par sa misère
Donna cent
sequins et lui dit : « Revenez, frère,
Si tel est votre
vœu, je vous raconterai demain
Mon deuxième
voyage. Vous connaissez le chemin,
N’est-ce pas ?
Cette maison à nul n’est inconnue,
Demain soir, j’attendrai
moi-même votre venue. »
[FIN DU PREMIER VOYAGE DE SINDBAD LE MARIN]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
mercredi 8 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Premier voyage, partie IV)
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