dimanche 19 janvier 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Quatrième voyage, partie III)

Histoire de Sindbad le marin (quatrième voyage, partie III) 

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":


Avec ces hommes éblouis par mes aventures
Qui partagèrent avec moi leur nourriture
Je demeurai jusqu’à la fin de leur labeur
En respirant avec eux la tonique odeur
De ce bon poivre qu’ils cueillaient avec adresse
Et, malgré l’ombre et le soleil, sans paresse.
Je m’en allai avec eux sur le bâtiment
Qui les amena, et nous naviguâmes calmement
Jusqu’à une autre île qui était leur terre.
A leur roi, un brave prince, ils me présentèrent.
Il eut la patience d’écouter mon récit
En fut surpris, et se montrant fort bon aussi,
Me donna des habits et une bien belle demeure.
L’île était emplie d’hommes et, à toutes les heures,
On y voyait un grand nombre de commerçants.
Le bon air de ce doux asile me berçant,
Mes forces me revinrent, et j’avais la chance
D’être le sujet de ce généreux prince
Qui me combla de mille largesses. Loin des dangers,
Je n’étais plus perçu comme un humble étranger
Mais comme un homme de cette île douce et solitaire.

Une chose me sembla fort extraordinaire :
Tous les habitants, du roi jusqu’aux ouvriers,
Montaient à cheval sans bride et sans étriers,
Et je vis l’étonnement sur le blanc visage
Du roi, qui me dit qu’il en ignorait l’usage
Quand je lui demandai pourquoi sa majesté
Ne se servait point de toutes ces commodités.
Un ouvrier me fit dresser le bois d’une selle
Quand je lui dessinai le portrait d’icelle,
Que je garnis de bourre et de cuir, et ornai
D’une broderie d’or qui au soleil rayonnait.
Un serrurier, qui fut surpris de ma requête,
Me fit un mors et des étriers. Enfin prête,
J’allai présenter au bon roi mon invention.
Sur un de ses plus beaux chevaux j’eus l’intention
De l’expérimenter. Surpris de ma sagesse,
Le roi, content, eut pour moi de grandes largesses.
J’en fis aussi pour ses ministres et officiers
Et pour de grands seigneurs, et je fus remercié
Par de magnifiques présents qui m’enrichirent
Et dans le faste et le repos m’avachirent ;
Dans toute l’île je devins un marchand réputé
Et des humbles comme des seigneurs respecté.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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