Histoire de Sindbad le marin (Cinquième voyage, partie I)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Les plaisirs, dit
Sindbad, de ma sombre mémoire
Effacèrent toutes
ces sinistres histoires.
Je ne songeais
plus aux maux que j’avais soufferts,
Attiré par ce
gouffre immense qu’est la mer,
Tous ces périls ne
me rendirent point sage.
Je voulais de
nouveau partir en voyage
Pour voir d’autres
terres et pour m’y aventurer ;
Par les flots
bourreaux mille fois torturé,
Sans me repentir
de leurs caresses furieuses
Et de courir
toujours les mers périlleuses,
Je fis même
construire un vaisseau fort somptueux,
Achetai des
marchandises, et plus impétueux
Que les autres
fois, j’en fus le capitaine
Et me préparai à
braver la mer hautaine
Avec d’autres
marchands comme moi décidés.
Nous prîmes le
large, par le zéphyr aidés,
Tout à notre
voyage semblait fort propice,
Le vent sans
violence et la mer sans artifices.
Nous arrivâmes
après longue navigation
A une île dans la
plus complète désolation
Qui était fort
belle, mais qui était déserte.
Les marchands
virent, la bouche de surprise grande ouverte,
L’œuf blanc d’un Roc,
d’une formidable grosseur,
Qui renfermait,
dans ses ténébreuses profondeurs,
Un petit Roc et
qui allait bientôt naître
Car son bec
aiguisé commençait à paraître.
Les marins, qui
avaient faim, songèrent un moment
Et cassèrent l’œuf
à coups de haches, véhéments,
Y firent une
ouverture par où ils sortirent
Le petit Roc
sanglant, qu’ensuite ils rôtirent
Malgré mes
conseils et mes avertissements.
Ils tombèrent
bientôt dans un doux affaissement
Après qu’ils
eurent tous dîné de la sorte,
Et moi,
connaissant le Roc, je restais alerte
Sur mon vaisseau,
tremblant et n’osant point bouger.
Les dîneurs
finissaient à peine de manger
Quand ils virent
en l’air deux immenses nuages
Qui poussaient
affreusement des cris emplis de rage.
C’étaient le père
et la mère du Roc. Je pressai
Ces marchands de
revenir à bord, et me lassait
De les attendre. Les
deux nuages disparurent
Et les marchands
jusqu’au vaisseau coururent.
Les deux Rocs
revinrent rapidement, et armés.
De deux énormes pierres,
nous les vîmes, alarmés,
Sur nous faire
tomber la première. Avec adresse
Je l’évitai. Mais
la deuxième en mille pièces
Brisa le navire,
dont les hardis passagers
Furent tous
écrasés et furent submergés
En poussant de
grands cris. Submergé moi-même,
Je m’accrochai à
une pièce du débris, et blême,
Je nageai, par les
flots de tous côtés frappé,
Jusqu’à une île au
rivage fort escarpé.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
jeudi 23 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Cinquième voyage, partie I)
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