Histoire de Sindbad le marin (sixième voyage, partie I)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Seigneurs, dit
Sindbad, vous me demandez comment
Après tant de
périls et tant d’affreux tourments,
Je revins chercher
de nouvelles disgrâces
Dans la mer
périlleuse et à mes voiles vorace
Qui fut à l’origine
de toutes mes afflictions.
J’en suis moi-même
surpris en faisant réflexion
Mais je fus
entrainé sans doute par mon étoile
Et après une année
de repos, à la voile
Avec d’autres
marchands comme moi je me mis,
Malgré les vains
conseils de mes fidèles amis.
Je quittai Bagdad
où je vivais comme un prince
Et nous passâmes
cette fois par plusieurs provinces
De la Perse et des
Indes. Sur un nouveau vaisseau
Où j’étais pareil
à l’enfant dans son berceau,
Je m’embarquai.
Une navigation dangereuse
Et qui allait être
longue et malheureuse
Se préparait.
Marin maintenant aguerri,
Je n’en avais
point peur, et l’océan chéri
Me souriait et me
semblait favorable.
Le capitaine et
son pilote, deux misérables,
Furent toutefois
séduits par un vent fort houleux
Qui leur fit perdre
la route. Dans l’océan bleu
Nous étions seuls,
et les zéphyrs abandonnèrent
Notre navire aux
houles et aux noirs tonnerres.
Nous vîmes soudain
notre capitaine criant
Et jetant son
turban par terre, en nous priant
De descendre bien
vite malgré la tempête.
Il s’arrachait la
barbe et se frappait la tête
Comme un homme qui
perdit et la route et l’esprit.
Quand nous lui
demandâmes, de son état surpris,
Pourquoi il s’affligeait
ainsi, sa réponse
Nous effraya, car
il nous dit : « Je vous annonce
Que nous allons périr
et que nous sommes mourants
Car nous sommes
emportés par un rapide courant.
Priez Dieu, mes
seigneurs, pour qu’il nous délivre
De ce danger
auquel nous n’allons point survivre. »
Au même moment où
son discours fut terminé,
Nous vîmes échouer
notre navire miné
Par l’orage
furieux. Les cordages se rompirent
Faisant le bruit
que fait un mort qui soupire
Et nous nous
retrouvâmes au pied d’un mont géant.
« L’abîme de
la mort est sous nos pas béant !
Hurla le
capitaine. Ce lieu est si funeste
Et mortel, que
rien, homme ou bête, n’y reste !
Nul de ceux qui
avant nous y furent jetés
Ne survécut, et
maints braves expérimentés
Y laissèrent l’âme,
à la mort pourtant rebelle. »
Ces mots nous jetèrent
dans une affliction mortelle,
Nous nous
embrassâmes, nous croyant déjà morts,
Tristes et
déplorant notre malheureux sort.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
lundi 27 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Sixième voyage, partie I)
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