lundi 27 janvier 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Sixième voyage, partie I)

Histoire de Sindbad le marin (sixième voyage, partie I) 

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":


Seigneurs, dit Sindbad, vous me demandez comment
Après tant de périls et tant d’affreux tourments,
Je revins chercher de nouvelles disgrâces
Dans la mer périlleuse et à mes voiles vorace
Qui fut à l’origine de toutes mes afflictions.
J’en suis moi-même surpris en faisant réflexion
Mais je fus entrainé sans doute par mon étoile
Et après une année de repos, à la voile
Avec d’autres marchands comme moi je me mis,
Malgré les vains conseils de mes fidèles amis.
Je quittai Bagdad où je vivais comme un prince
Et nous passâmes cette fois par plusieurs provinces
De la Perse et des Indes. Sur un nouveau vaisseau
Où j’étais pareil à l’enfant dans son berceau,
Je m’embarquai. Une navigation dangereuse
Et qui allait être longue et malheureuse
Se préparait. Marin maintenant aguerri,
Je n’en avais point peur, et l’océan chéri
Me souriait et me semblait favorable.
Le capitaine et son pilote, deux misérables,
Furent toutefois séduits par un vent fort houleux
Qui leur fit perdre la route. Dans l’océan bleu
Nous étions seuls, et les zéphyrs abandonnèrent
Notre navire aux houles et aux noirs tonnerres.
Nous vîmes soudain notre capitaine criant
Et jetant son turban par terre, en nous priant
De descendre bien vite malgré la tempête.
Il s’arrachait la barbe et se frappait la tête
Comme un homme qui perdit et la route et l’esprit.
Quand nous lui demandâmes, de son état surpris,
Pourquoi il s’affligeait ainsi, sa réponse
Nous effraya, car il nous dit : « Je vous annonce
Que nous allons périr et que nous sommes mourants
Car nous sommes emportés par un rapide courant.
Priez Dieu, mes seigneurs, pour qu’il nous délivre
De ce danger auquel nous n’allons point survivre. »

Au même moment où son discours fut terminé,
Nous vîmes échouer notre navire miné
Par l’orage furieux. Les cordages se rompirent
Faisant le bruit que fait un mort qui soupire
Et nous nous retrouvâmes au pied d’un mont géant.
« L’abîme de la mort est sous nos pas béant ! 
Hurla le capitaine. Ce lieu est si funeste
Et mortel, que rien, homme ou bête, n’y reste !
Nul de ceux qui avant nous y furent jetés
Ne survécut, et maints braves expérimentés
Y laissèrent l’âme, à la mort pourtant rebelle. »
Ces mots nous jetèrent dans une affliction mortelle,
Nous nous embrassâmes, nous croyant déjà morts,
Tristes et déplorant notre malheureux sort.

 [A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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