Histoire de Sindbad le marin (troisième voyage, partie II)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Frissonnants du
retour de ces nains sauvages,
Nous nous
éloignâmes rapidement du rivage.
L’île était calme
et nous n’y entendîmes nul bruit
Et nous y
trouvâmes des herbes et quelques fruits
Que nous
mangeâmes, pensant que c’était chose vaine
Car nous nous
attendions à une mort certaine.
En marchant devant
nous, nous aperçûmes soudain
Un édifice étrange
et qui avec dédain
Semblait nous
contempler, haut et formidable.
Etant las, l’endroit
nous parut agréable
Et nous entrâmes
dans la cour de ce blanc palais
Où, à notre
surprise, nous ne vîmes nul valet
Et nous n’entendîmes
nul bienheureux faste.
Nous vîmes
toutefois, dans un appartement vaste,
Des ossements
humains et des broches à rôtir ;
Nous en eûmes
tellement peur qu’en voulant sortir
De cet antre
sinistre, nous restâmes immobiles,
La marche et la
terreur nous rendirent débiles
Et nous tombâmes à
terre, dans l’ombre évanouis.
Nous demeurâmes
ainsi et, quand tomba la nuit,
Nous fûmes
réveillés par un bruit terrible,
La porte s’ouvrit
et un géant horrible
Noir et de la
hauteur d’un immense palmier,
Ressemblant aux
colosses d’Aad et des temps premiers,
Apparut. Il n’avait
qu’un seul œil à la tête
Qui était tout
rouge, et les dents de cette bête
Lui sortaient de
la bouche, pareilles aux griffes des lions.
Nous étions
semblables à de sombres fourmilions
Devant ce monstre
antique à l’affreuse mine
Et dont la lèvre
lui tombait sur la poitrine.
Ses oreilles d’éléphant
et ses ongles acérés
Le rendaient plus
hideux. Par ce fauve apeurés,
Nous reculâmes
tous et perdîmes connaissance.
Quand nous
revînmes à nous, avec rage et puissance
Nous vîmes que le
cyclope, comme s’il s’étonnait
De nous voir, de
tout son œil nous examinait.
Il s’approcha de
nous et, ô, ignominie !
Me prit par la
nuque, et comme un boucher manie
Une tête de
mouton, me tourna de tous côtés.
Il me lâcha
bientôt, voyant ma maigreté,
Prit les autres,
priant à leur heure dernière,
Et les examina de
la même manière.
Comme le
capitaine, homme fort aux robustes bras,
De l’équipage
était sans doute le plus gras,
Au travers du
corps il lui passa une broche,
Alluma un grand
feu avec une troche
De fagots de bois,
le fit rôtir, le mangea
Et dans un lourd
sommeil rapidement plongea,
Ronflant d’une
manière farouche et bruyante,
Etendu sur le sol
et la bouche béante.
Horrifiés, nous ne
pûmes cette nuit-là dormir,
De peur de l’éveiller
nous n’osâmes gémir
Et nous restâmes
dans une inquiétude cruelle
Jusqu’au lever du
jour. Quand l’aurore éternelle
Parut, il
s’éveilla, se leva et sortit.
Nous feignîmes de
dormir ; à peine fut-il parti
Que nous poussâmes
de grands cris pleins d’amertume.
Notre peur était
si grande que nous ne pûmes
Songer à rien,
hormis à fuir ces mortels lieux.
Nous courûmes donc
dans tous les sens, faute de mieux,
Malgré notre
fatigue, recherchant une issue.
Nous fûmes surpris
de voir que la bête ossue
Laissa ouverte la
porte de son manoir,
Mais nous nous hâtâmes,
avant qu’il ne fît noir,
De manger et de
boire, ensuite d’aller chercher
Un abri où dormir
un peu et nous cacher.
Nous trouvâmes
une grotte paisible et ombrageuse
Qui nous
accueillit comme une douce logeuse,
Et y dormîmes,
croyant être en sécurité.
Courroucé sans
doute de notre témérité,
Nous entendîmes le
bruit des pas funèbres
Du géant, quand la
nuit tomba, dans les ténèbres.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
mardi 14 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage, partie II)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: