mercredi 29 janvier 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Sixième voyage, partie III)

Histoire de Sindbad le marin (sixième voyage, partie III) 

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":


Sous la voûte je ne vis plus la lumière,
Dans les ténèbres je dis une prière
Et, sans que je ne susse où elle m’emportait,
L’eau m’entraîna et son vif courant me sortait
Lentement de cette grotte au soleil ravie.
Mes menues provisions qui me gardaient en vie
Etaient sur le point de finir, et je fermais
Sans m’en apercevoir l’œil et je m’endormais.
A mon réveil je vis, au lieu de la montagne,
A ma grande surprise, une vaste campagne
Au bord d’une rivière où, mon radeau attaché,
Tout un peuple de Noirs sur moi était penché.
Je les saluai et eux aussi me parlèrent
Mais nos deux langues nous étaient étrangères.
Je n’en étais pas moins de joie transporté
Et en voyant des hommes vivants réconforté.
Un noir qui entendait ma langue me dit : « Frère,
Vous vous étonnez de notre bande ouvrière
Mais nous habitons tous ces lieux que vous voyez
Et nous sommes heureux et surpris que vous soyez
En vie, sans doute grâce à la bonté divine.
De ce fleuve qui sort de la montagne voisine
Nous sommes venus dès l’aube, avant les moineaux,
Pour arroser nos champs, par de petits canaux
Détourner l’eau douce aux moissons et limpide.
Nous vîmes votre radeau sur les ondes rapides,
L’un de nous se jeta à la nage et l’amena.
De vous voir endormi ainsi on s’étonna ;
Votre histoire doit être fort extraordinaire,
Mais notre surprise risque de vous déplaire
Car une grande faim sûrement vous alarmait. »
Ces braves me présentèrent plusieurs sortes de mets,
Je leur racontai, quand ma faim fut apaisée,
De quelle manière la mort me fut refusée
Et comment le Seigneur me sauva du trépas
Dans ma langue que ses hommes ne connaissent pas
Et que mon interprète daigna leur traduire.
D’émerveillement je vis leurs yeux reluire
Et ils me dirent : « Cette histoire emplit d’effroi
Et de surprise ceux qui l’écoutent. Par le Roi
Elle mérite sans doute d’être entendue. »
Je leur répondis que la vie m’était rendue
Grâce au Seigneur et grâce à eux, que leurs désirs
Sont des commandements, et que je ne puis choisir
Que de leur obéir. Les Noirs envoyèrent
Aussitôt chercher un cheval, et chargèrent
Sur leurs épaules le radeau tel qu’il était.
Moi, sur cet animal somptueux je montai,
Et une autre partie de cette troupe bienveillante
Me montrait la route dans cette ville verdoyante
Qui devait me conduire jusqu’au royal palais
Où, comme les seigneurs, en grandes pompes j’allais.

 [A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène  

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