samedi 18 janvier 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Quatrième voyage, partie II)

Histoire de Sindbad le marin (quatrième voyage, partie II) 


Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 

Je fus mené avec cinq hommes par ces fourbes
Qui nous firent asseoir et nous servirent une herbe
En nous invitant par des signes à en manger.
Ils semblaient accueillir ainsi les étrangers.
Mes pauvres camarades, hélas ! ne consultèrent
Que leur faim, et sur ces mets tous se jetèrent
Avec empressement et grande avidité.
Je m’en abstins malgré toute la lividité
De mon front, et ma faim sans cesse grandissante
Qui rendait ma couleur toute pâlissante,
Et je vis que j’étais le plus sage parmi nous,
Car mes compagnons, comme s’ils étaient devenus fous,
Eurent l’esprit tourné et dirent des choses absurdes
Et à mes propos leurs oreilles semblaient sourdes.
On nous servit ensuite du riz fort odorant ;
Je vis les autres, sans raison, le dévorant
Et se battant pour en recueillir les miettes.
J’en mangeai fort peu pour ne point perdre la tête
Et je compris ensuite quel était le dessein
De ces anthropophages, qui nous voulaient bien sains
Mais sans connaissance de notre destinée.
Cette séduisante herbe qu’ils nous avaient donnée
Etait une drogue qui détruisait l’esprit
De leurs victimes, quant à ce sinistre riz,
Ils le leur servaient pour les rendre plus grasses.
Je sus même, après, que ceux de cette sombre race
Qui ne trouvaient point de voyageurs à dîner
De manger leurs pareils n’étaient pas chagrinés.
Voyant que je devenais plus maigre, ils cessèrent
De s’occuper de moi, et même me laissèrent
Sortir du foyer. Mes camarades furent soupés
Et je pus, quant à moi, sans peine m’échapper.
Un vieillard me vit, et doutant de ma fuite
Me cria de rester. Je l’ignorai, ensuite
Je marchai, loin de tous les endroits habités
Que je pris, pendant sept jours, grand soin d’éviter.
Je vivais de cocos, repas et breuvage,
Et j’avais tellement peur de revoir ces sauvages
Que je m’endormais fort peu quand la nuit tombait.
Je songeais que jamais moi je ne succombais
Et que Dieu me châtiait pour mon insolence.

Au huitième jour, j’errais avec nonchalance
Quand je vis des hommes qui comme moi étaient blancs
Et cueillaient du poivre. Je m’approchais, allant
A eux. Ils me parlèrent dans ma langue chérie
Et, voyant ma pâleur et ma mine maigrie,
Me demandèrent ce qui me mit dans cet état.
D’être sauvé des Noirs on me félicita
Et l’on entendit mon récit avec merveille
Car mon histoire à nulle autre n’était pareille,
A ce peuple barbare nul homme ne survivant,
Et ces braves récolteurs m’écoutèrent en rêvant. 

[A SUIVRE]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mon avis sur cet article: