Histoire de Sindbad le marin (troisième voyage, partie III)
Poèmes de
"la série Mille et une Nuits":
Le flair exercé de
ce cyclope rôdeur
Lui fit reconnaître
aussitôt notre odeur ;
Il nous tâta et
prit un marin puis, farouche,
Sans même le rôtir
le mit dans sa bouche,
Et nous
entendîmes, sur nous-mêmes ployés,
L’effrayant et
affreux bruit de ses os broyés.
Ce monstre s’en
alla ensuite à son domaine
Dormir après avoir
mangé sa proie humaine
Et nous restâmes
là, comme frappés de stupeur.
Réveillant la troupe
de sa sombre torpeur,
J’élevai la voix
et dit : « Il faut lutter, mes frères !
Car ce géant à la
fureur meurtrière
Viendra chaque
jour faire son horrible souper.
Construisons des
radeaux et tâchons d’échapper
De cette île
funeste et où la mort nous guette
Comme des
prisonniers dans une oubliette ! »
Ma proposition
plut à ces braves marins,
L’espoir les berça
et ils semblaient plus sereins
En allant chercher
du bois, afin de construire
Les radeaux, tant
que le jour daignait reluire.
Le soir s’approchait
et, notre travail fini,
Autour d’un bon
feu nous étions réunis,
Songeant au moyen
de venger nos camarades.
J’eus une idée.
Quand le géant vint en bourrade,
Nous restâmes,
armés d’un épais tronc aiguisé
Que nous prîmes
soin de rendre bien embrasé,
Dans le palais.
Deux braves marins lui plantèrent
Leurs énormes
pieux au dos. Il tomba par terre
En poussant des
cris de rage, et en ce moment
Ensemble, nous
fondîmes sur lui courageusement,
Lui enfonçâmes un
tronc dans l’œil, le lui crevâmes,
Le laissâmes
aveuglé et nous nous sauvâmes.
Nous entendions ses
cris effroyables en sortant
Qui, nos amis
vengés, étaient réconfortants
Comme une musique
douce et enchanteresse.
Nous croyions
venir la fin de nos détresses
Quand nous vîmes,
de son palais peu éloignés,
Notre géant de ses
semblables accompagnés.
Bien qu’ils
fussent fort lents, les géants nous virent
Et jusqu’au rivage
où nous courûmes nous suivirent ;
S’entendant sans
doute pour venger leur pareil
Et nous tuer avant
le lever du soleil,
En nous voyant
gagner nos radeaux ils s’armèrent
De grosses
pierres, et si adroitement les jetèrent
Que nous n’étions
plus que trois en vie. Nous ramions
De toutes nos
forces, et moi et mes deux compagnons
Nous nous
éloignâmes bientôt de la grève.
Sauvés des géants,
notre joie fut brève
Et nous pleurions
avec amertume nos morts,
Comme la mer d’ondes
nos cœurs emplis de remords.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
mercredi 15 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage, partie III)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: