jeudi 6 août 2020

Re-Effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence

RE-effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence

D’après le poème  « Effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence » de Marin Le Roy de Gomberville (1600-1674) duquel je ne garde ici que la première strophe

Effroyables déserts, pleins d'ombre, et de silence,
Où la peur et l'hiver sont éternellement ;
Rochers affreux et nus où l'on voit seulement
Le tonnerre, et les vents montrer leur insolence.

On y voit, tard le soir, de hideux reptiles
Courir dans le crâne d'un pauvre animal mort
Jeté comme une vile épave loin du port
Par la mer devenue tout à coup tranquille.

Quand il fait jour, on s'y croirait dans une forge
Et quand il fait nuit, sous un profond lac glacé,
Aucun mirage pour le voyageur lassé
Ne reluit dans ces lieux que la mort submerge

Comme un flot énorme qui grandit et gronde
Et pareille à une terrible inondation ! 
Le cœur humain y perd toute sa compassion,
Et avec ses pensées on y est seul au monde.

Les dunes forment une vaste mer immobile
Qui n'a pas de ports, mais seulement des écueils,
Il n'y a pas de nature et la vie est en deuil
Dans ce cimetière ténébreux et tranquille

Empli de souvenirs et d'âmes errantes
Brûlés par le soleil qui leur bronze la peau,
Et où ceux qui ont soif en vain cherchent un peu d'eau
Dans le chemin vague des oasis mourantes.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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