mercredi 5 février 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Septième voyage, partie VI)

Histoire de Sindbad le marin (septième voyage, partie VI) 

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":


En attendant que vînt le navire promis,
Je restai chez mon maître, devenu mon ami,
Et nous allâmes tant de fois à la colline
Que ses magasins furent pleins de dents ivoirines.
Les marchands allèrent eux aussi en chercher
Car le secret ne leur fut point longtemps caché.
Après quelques jours, les navires arrivèrent,
Mon ancien maître et ses amis trouvèrent
Un qui allait à ma ville. J’en remerciai Dieu
Et à mon patron je fis doucement mes adieux.
Nous visitâmes plusieurs îles aux riches savanes
Et je me joignis à une grande caravane
De marchands. Je marchai et je souffris beaucoup
Mais je ne craignais ni les corsaires et leurs coups
Ni les cyclopes, ni les serpents, ni les tempêtes,
Ni les Rocs faisant choir des pierres sur ma tête.
Toutes ces fatigues finirent quand je fus arrivé
A Bagdad, des périls et du trépas sauvé.
Le Calife me croyait mort et en fut maussade,
J’allai lui rendre compte de mon ambassade,
Il fit écrire toutes mes histoires en lettres d’or
Pour qu’elles fussent conservées toujours dans son trésor,
Il me fit mille présents fort considérables
Et je m’en allai jouir d’un repos honorable
Près des miens, à ne plus jamais courir les mers
Et à oublier tous les maux que j’ai soufferts
Cette fois décidé. » Finissant son histoire,
Sindbad dit à Hindbad : « Toute cette gloire
Que vous voyez, est-elle méritée ? Votre avis
Sur moi a-t-il changé ? Des hasards poursuivis,
N’est-il pas légitime qu’enfin je me repose ? »
« Seigneur, j’ai dit sur vous une bien affreuse chose,
Je m’en repens et vous prie de me pardonner.
De ces richesses que Dieu a daigné vous donner,
Puisque vous êtes si bon, jouissez sans réserve,
Demeurez généreux car le Ciel vous observe
Mais de vivre une belle vie n’ayez point de remords
Et demeurez heureux ici jusqu’à la mort. »
Sindbad embrassa, fort ému, le pauvre hère,
Les deux hommes ainsi que les convives pleurèrent.
Le marin au nombre de ses amis reçut
Hindbad le porteur, qui ne fut nullement déçu
De quitter son état, et à la même heure
Venir chaque soir à l’hospitalière demeure
Du Sindbad, pour manger ensemble et deviser
Et à de belles esclaves donner quelques baisers.

  [FIN DE L'HISTOIRE DE SINDBAD LE MARIN]

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène    

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