Histoire de Sindbad le marin (Cinquième voyage, partie II)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Fatigué de nager, je m’assis sur l’herbe.
L’île où je me trouvais était si superbe
Que je crus être dans un jardin délicieux
Qui était sur terre ce que l’éden est aux
cieux.
Je voyais des ruisseaux d’une eau douce
et claire
Et des arbres chargés de fruits faits
pour plaire
Autant par leur odeur que par leur
curieux goût.
Le soleil était fort, le zéphyr était
doux ;
Je mangeai et je bus, et la nuit venue
Je ne pus m’endormir dans cette île
inconnue
Qui, malgré ses beautés, m’emplissait de
terreur.
Je m’occupai seulement à gémir de douleur
Et me reprochais mon éternelle imprudence
En me souvenant de ma douce résidence,
De la patrie, de tout ce que j’avais laissé,
Et, rongé par les maux, de mon bonheur
passé.
Le jour vint. Ses blanches lueurs
dissipèrent
Subitement mes chagrins. Dans cette île
prospère
Je continuais à marcher, lorsque, hagard,
J’aperçus sur le bord d’un ruisseau un
vieillard
Qui gémissait à cause de sa décrépitude.
Je plaignis sa faiblesse et sa solitude,
Il inclina la tête quand je le saluai
Et malgré toutes mes questions resta
muet,
Me demandant, quand il fit signe avec sa
gaule,
De lui faire passer le ruisseau sur mes
épaules
Pour qu’il allât cueillir avec mon aide
des fruits.
Je le fis promptement, de son dessein
instruit,
Et remarquai que son étreinte était
puissante.
Quand je me baissai pour aider sa
descente,
Cet affreux vieillard, qui me parut
décrépit
Et qui allait pourtant me priver du
répit,
Devenant tout à coup vigoureux et
ingambe,
Passa autour de mon col ses deux fortes
jambes
Et sur mes épaules se mit à califourchon
Et il me dit ce seul mot sinistre : « Marchons ! »
La peau de sa jambe semblait celle d’une
vache,
Elle me serra la gorge puissamment, sans
relâche,
Avec tellement de force, que je m’en
évanouis.
Quand je m’éveillai, il n’était point
encor nuit ;
L’incommode vieillard qui élut domicile
Sur mes épaules, comme sa monture docile
Me chevaucha tout le jour, sur mon col
pliant
Ses jambes décharnées, fardeau humiliant.
Quand la nuit venait, ce vieillard
impitoyable
Ne s’endormait que peu. Je dormais, rendu
faible
Par le travail qu’il me faisait faire en
marchant
Toute la journée, pour qu’il se nourrît
cherchant
De bons fruits à manger, m’en laissant
une partie
Pour que je restasse en vie, bête
assujettie
A tous ses commandements et à tous ses
désirs
Qu’il maniait, sinistre cavalier, à
loisir.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
vendredi 24 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Cinquième voyage, partie II)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mon avis sur cet article: