vendredi 10 janvier 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Deuxième voyage, partie II)

Histoire de Sindbad le marin (deuxième voyage, partie II) 


Poèmes de "la série Mille et une Nuits"


Comme le soir n’était pas encore très sombre,
Je montai, éperdu, au haut d’un grand arbre,
L’œil attentif, cherchant de tous côtés à voir
Quelque chose qui pût me donner de l’espoir.
Il n’y avait point de voiles dans la mer déserte
Et je n’en étais que plus sûr de ma perte.
Mais il y avait, assez loin, quelque chose de blanc
Que je ne distinguais point, de loin me semblant,
Sans que je n’en fusse sûr, un roc énorme.
Je m’approchai presque en tressaillant de cette forme ;
C’était une boule blanche d’une prodigieuse hauteur
Et fort douce au toucher, à l’aspect tentateur,
Et j’en cherchais en vain la moindre ouverture.
L’air s’obscurcit soudain par une créature
Dont je vis apparaître, surpris et frissonnant,
Les ailes qui me cachaient le soleil rayonnant
Déployées largement au-dessus de ma tête
Et remuant avec un bruit de tempête.
Je me souvins alors, quand j’étais dans les flots,
D’une fable racontée par les braves matelots
Au sujet d’un oiseau immense qu’ils appelèrent
Le Rokh, et dont, pendant un dîner, ils parlèrent
Comme d’un monstre pouvant faire couler un bateau
En agitant une aile, comparant aux couteaux
Ses griffes acérées et fort dangereuses.
Je souriais de leurs superstitions peureuses
Et en ce moment j’en sus la véracité.
Je vis venir l’oiseau plein de voracité
Et m’étais serré fort près de l’œuf, de sorte
Que je vis ses pieds de géant qui le portent,
Pareils à des troncs d’arbres. Je songeai un moment
Et avec mon turban m’attachai fermement
A son pied, espérant quitter cette île vide.
Je passai la nuit en cet état, livide
Et tressaillant de froid, n’osant guère dormir,
À chaque bruit tâchant en vain de ne point frémir.
Cette nuit terrible me semblait éternelle
Et je maudissais mon âme criminelle
Dont les mauvais penchants me firent quitter les miens,
M’emmenant là où hormis la mort il n’y avait rien.
Rongé par le froid ou par un monstre féroce,
Je me préparais à un trépas atroce
Sur cette île déserte où mon destin m’appela,
Quand le Rokh aux lueurs de l’aube s’envola.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène  

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