Histoire de Sindbad le marin (sixième voyage, partie II)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
La montagne était
très haute et fort tortueuse
Et la côte,
sinistre et formidable tueuse,
Etait toute
couverte de débris et d’ossements.
Devant nous la
vaste mer s’étendait doucement
Et nous vîmes, non
sans surprise, de mille espèces
De marchandises et
de précieuses richesses
La grève emplie.
Mais tous ces funestes objets
A notre frayeur
nous rendirent plus sujets
Et augmentèrent
encore notre solitude.
Quand de ce
paysage nous prîmes l’habitude,
Nous vîmes aussi
une rivière qui pénétrait
Une sorte de
grotte obscure où elle errait,
Et, chose qui nous
parut bien singulière,
Une bitume qui
coulait, cavalière,
Qu’avalent les
poissons, de ce liquide chargés,
Et le rendent
ensuite, en ambre gris changé,
Rejeté par les
vagues, sur cette grève sauvage.
Cette montagne qui
s’élevait sur le rivage
Etait faite de
pierreries et de rubis précieux
Et comme une dame
altière, semblait frôler les cieux.
Mais cette fortune
ne consolait point nos affres
Et nous étions
captifs de ce fastueux gouffre
Que n’approchait
aucun navire, et pleins d’effroi
Nous attendions la
mort dans ce barbare endroit.
Nous partageâmes d’abord
également nos vivres
Et le trépas
semblait lentement nous poursuivre
Car nous commençâmes
à périr un à un
Et, cruelle
habitude ! des survivants chacun
En attendant que
son tour vînt, enterrait l’autre.
La mort est un
ennemi qu’on ne peut combattre,
Hélas ! mais
pour que je fusse sans doute plus châtié,
Je restai le
dernier en vie, avec pitié
Contemplant les
tombeaux de tous mes camarades
Et pleurant leur
trépas, terrifié et maussade.
Je commençais
moi-même à creuser le mien,
Je pensais que,
hormis un miracle, rien
Ne pouvait me
sauver de ce désert immense,
Et je fus inspiré
par la divine clémence ;
Jusqu’à la rivière
qui sous la grotte se perdait
J’allai en
songeant que si le Seigneur m’aidait
Elle me conduirait
à une terre habitée
Et que la mort
pourrait ainsi être évitée.
Je construisis
donc un salutaire radeau
Et je l’appesantis
par un précieux fardeau
De rubis, de
cristal, d’ambre et d’émeraudes,
Et dans cette
grotte ténébreuse et froide,
Loin de la mer
vaste et loin du soleil radieux,
M’abandonnai à la
volonté de Dieu.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
mardi 28 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Sixième voyage, partie II)
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