Histoire de Sindbad le marin (Cinquième voyage, partie III)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Portant ce diable qui tout le temps
vocifère,
Malgré tous mes efforts je ne pus m’en
défaire ;
Tout léger qu’il fût, sa vigueur le
rendait lourd
Et à toutes mes plaintes il demeurait si
sourd
Que je le crus fait de bronze ou fait de
marbre.
Il allait ainsi sur mon dos d’arbre en
arbre
Et cueillait les meilleurs fruits, sans
qu’il s’inquiétât
En mangeant goulûment, de mon tragique
état.
Un jour, je trouvai en mon chemin des
calebasses
Tombées d’un arbre, j’en pris une assez
grosse
Et je l’emplis du jus de raisins
compressés
Que sur cette île je vis abondamment pousser.
Je la mis en un lieu où je me fis conduire
Quelques jours après, qui suffisaient
pour produire
Du vin, par le vieillard qui me vit,
ébloui,
Après quelques gorgées tellement réjoui
Que je chantai et je dansai. Il me fit
signe
De lui donner à boire. Cette superbe
vigne
Avait des raisins dont le vin est
excellent ;
Le vieillard, trouvant le breuvage succulent,
L’avala prestement jusqu’à la dernière
goutte.
Il s’enivra et ne m’indiquait plus la
route
Que je devais prendre, et je l’entendis
pousser
De prodigieux cris de joie, et se
trémousser
Sur mes épaules. Les vapeurs lui
cachèrent
Sans doute la vue, ses jambes se
relâchèrent
Et je sentis qu’il ne pouvait plus me
serrer.
Je le jetai par terre et je cessai d’errer
Et, plus violent que la houle et la
tempête,
Pris une grosse pierre et lui en écrasai
la tête.
De ce maudit vieillard finalement
délivré,
Par la joie plus que le vin j’étais
enivré.
Je marchai vers la mer et je vis
descendre
Des marchands d’un navire, qui venaient
pour prendre
Avant de repartir, quelques
rafraichissements.
Ils m’écoutèrent tous avec éblouissement
En m’affirmant que nulle proie de ce
vieillard traître
Ne se libéra quand il s’en rendit maître.
« Ce vieillard à l’esprit sombrement
déréglé,
Me dit le capitaine, a déjà étranglé
Maints et maints braves. Les voyageurs l’appellent
Le vieillard de la mer. De ses jambes
cruelles
Vous avez sans doute sauvé mille marins. »
La mer était calme et le vent était
serein,
Après avoir dîné, nous appareillâmes
Et au port d’une grande ville nous
abordâmes
Après quelques jours en mer, passés sans
hasards,
Où nous fûmes joyeux, éloquents et
musards.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
samedi 25 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Cinquième voyage, partie III)
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