vendredi 31 janvier 2014

Histoire de Sindbad le Marin (Septième voyage, partie I)

Histoire de Sindbad le marin (septième voyage, partie I) 

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":


Sindbad dit : « A ma douce demeure enfin revenu,
De ne plus courir les océans inconnus
Et braver leurs périls, je fis la promesse.
Je n’étais plus, seigneurs, à ma prime jeunesse,
Et à l’âge où j’étais voulais me reposer
Et aux hasards de la mer ne plus m’exposer.
Mais mon destin riait sans doute de ces chimères
Et de ce repos qui était éphémère
Et que je croyais, car il fut long, éternel.
Je vis à ma porte un messager solennel
Un jour que des amis ainsi que vous l’êtes
Vinrent banqueter chez moi lors d’une fête.
C’était un messager du calife, m’annonçant :
« Un officier de notre calife tout-puissant
Veut vous parler et m’a chargé de vos le dire. »
Jusqu’à cet officier je me fis conduire
Et il me dit que le calife désire me voir
Pour une raison qu’il ne lui fit point savoir.
J’allai donc avec lui au palais du prince
Me prosterner à ses pieds. « Portez ma réponse
Au roi de Serendib, me dit-il civilement,
Ainsi que ces présents. Je sais qu’habilement
Vous allez le faire pour votre prince et patrie. »
Tout homme aurait pris ces propos pour des flatteries
Mais je fus terrifié, moi, de les écouter,
Et dis au calife : « Je veux exécuter
Tout ce que m’ordonnera de faire votre excellence.
Mais je vous avoue, sire, sans aucune insolence,
Que des fatigues et de mille hasards rebuté,
Je ne veux plus contre flots et monstres lutter.
Souffrez donc, Majesté, qu’à Bagdad je reste,
Humble serviteur de votre royaume vaste. »
Je racontai aussi au calife patient
Les six voyages que j’ai faits, pour qu’il soit conscient
De tout ce que j’avais enduré et mes peines.
Mais toutes mes tentatives demeurèrent vaines
Car le calife me dit : « Je ne puis oublier
Ce récit terrifiant et qui est singulier.
Mais songez qu’il est tout à fait déplorable
Que le calife reste à ce roi redevable.
Il vous connaît et vous connaissez son chemin,
Il doit recevoir mes présents de votre main.
Daignez faire ce voyage que je vous propose
Et que le preux Sindbad après se repose. »
Je vis que je devais au calife obéir
Et qu’un marin ne peut comme les mortels vieillir
Et j’acceptai enfin la requête royale.
Le calife, content de mon attitude loyale,
Me fit donner deux mille sequins d’or pour les frais
Du voyage, disant qu’en trois jours je partirais. 


 [A SUIVRE]

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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