Histoire de Sindbad le marin (quatrième voyage, partie V)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
J’allai au roi,
frappé de ces funérailles
Qui me révoltaient
et remuaient mes entrailles
Et dont les
spectateurs ne furent point touchés.
Avec une colère
que je peinais à cacher
Je lui dis : « Majesté,
souffrez que je m’étonne
De cette cruelle
coutume que votre altesse, si bonne,
Tolère dans ses États,
permettant d’enterrer
Les vivants et les
morts. Il faut s’en libérer,
Sire, de cette loi
sombre et inhumaine. »
« Toute
opposition à cette loi est vaine,
Répondit le roi.
De nos ancêtres elle nous vient,
Je suis aussi
soumis à cet usage ancien
Que le plus humble
de mes sujets ; pour te plaire,
Mon cher ami, je
ne puis, hélas ! rien faire. »
« Mais, sire,
lui dis-je, pouvez-vous en sauver
Les étrangers
comme moi, ou doivent-ils l’observer ? »
Et le roi repartit : « Eux
aussi s’y conforment
Lorsqu’ils sont
mariés dans cette île. » Plein d’alarmes,
Je revins au
foyer, tremblant de voir souffrir
Ma femme de la
moindre maladie, et mourir
Pour qu’on m’enterrât
tout vivant avec elle.
Comme elle était
déjà d’une constitution frêle,
Elle tomba malade
et mourut en peu de jours.
Il est vrai que j’avais
pour elle quelque amour,
Mais ma mort m’emplissait
de plus de tristesse.
Ô, horreur !
Trépasser avant la vieillesse,
Enterré tout vif !
Me consolant tendrement,
Le roi vint avec
sa cour à mon enterrement,
Ainsi que les
personnes les plus considérables
De la ville. Ma
fin approchait, déplorable,
Et je ne pouvais
plus rien faire. Résigné
A mon triste sort,
et les yeux de pleurs baignés,
En vain je
suppliai cette cruelle assemblée.
J’allai avec ma
femme dans la tombe esseulée
Et on n’oublia
pas, funeste dérision !
Comme mon voisin,
de ma laisser des provisions.
Je me trouvai dans
une grotte vaste et puante
A cause des morts,
qui pouvait avoir cinquante
Coudées de
profondeur. Je sortis promptement
De ma bière,
gémissant dans l’ombre inutilement.
« Voilà à
quel trépas le Seigneur te destine !
Me disais-je.
Malgré la clémence divine,
Qui à te sauver,
fou, maintes fois consentit,
De tes péchés tu
ne t’es jamais repenti !
Loin des tiens,
avec ces morts, meurs, imbécile !
Meurs loin de ton
foyer, meurs loin de ta ville,
Oublié de tous !
Tel est le décret du ciel,
Car tu mérites le
courroux providentiel !
A quoi bon amasser
toutes ces richesses
Et courir les
mers, comme tu l’as fait, sans cesse ?
Il n’y a plus d’océans
et il n’y a plus de ports
Et tout ce qui t’attend,
maintenant, c’est la mort. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
mardi 21 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Quatrième voyage, partie V)
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