Histoire de Sindbad le marin (troisième voyage, partie IV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Devenus le jouet
des farouches tourmentes,
Nous passâmes un
jour dans cette mer démente ;
Et des vents et
des flots nous étions tous lassés.
Le lendemain, nous
fûmes par la houle poussés
Contre une île où
avec joie nous nous sauvâmes.
Nous fûmes plus
contents quand nous y trouvâmes
De savoureux
fruits. Par ce mets revigorés,
Et enfin à l’abri
des cyclopes abhorrés,
Nous croyant en
sûreté, nous nous endormîmes
Au bord de la mer.
Le soir, nous entendîmes
Un affreux
sifflement, tellement assourdissant
Qu’il nous
réveilla de notre somme, frémissants.
Avant que je ne
pusse revenir de ma surprise,
Un énorme python à
plusieurs reprises
Secouait un de mes
deux compagnons restés
En vie, et qui
tentait vainement de résister
A sa
toute-puissante et formidable étreinte.
Tandis que nous
restions figés par la crainte,
Le serpent écrasa
le pauvre malheureux ;
Il l’avala et en
remplit son ventre creux,
Et en faisant un
bruit des plus épouvantables,
Rendit ses os et s’en
alla redoutable.
« Ô, Dieu !
Ne serons-nous donc jamais reposés ?
A quel nouveau
péril sommes-nous exposés !
M’écriai-je. D’un
géant et des ondes hasardeuses
Vous nous
sauvâtes, et de cette façon hideuse
Voilà que nous
allons périr certainement ! »
Nous vîmes un
grand arbre qui s’élevait fièrement
Et nous décidâmes
d’y passer la nuit suivante
Et qui fut emplie,
elle aussi, d’épouvante.
Nous montâmes sur
l’arbre, et le noir python revint,
Comme si de ses
proies laissées il se souvint.
Il siffla au pied
de l’arbre où nous montâmes,
S’éleva contre le
tronc comme un singe infâme,
Et mon camarade,
qui se trouvait plus bas
Que moi, fut
englouti, dans son ventre tomba,
Et il se retira,
lui restant une victime.
Je demeurai toute
la nuit sur la cime
De l’arbre, et
quand le jour brilla j’en descendis,
Mort de fatigue et
de peur, me sentant maudit
Par Dieu, et voué
à une mort atroce
Et toujours
pourchassé par ce monstre féroce.
Malgré mon
désespoir animé par la foi,
J’amassai des
épines sèches, des ronces et des bois,
Et j’en fabriquai,
tout le jour, une étroite cage
Où je m’enfermai
pour me cacher à la rage
De cet effroyable
et meurtrier animal
Qui le soir vint,
pareil à l’Archange du Mal,
Siffler autour de
ma cage qui fut infestée
Pendant cette nuit,
de son haleine empestée.
Il m’assiégea, de
ma résistance surpris,
Comme s’il était
un chat chassant une souris,
Et je ne puis
dormir, passant la nuit entière
A contempler cette
bête affreusement altière.
Au lever du jour,
je sortis de ma prison,
Et comme si je
perdais la foi et la raison,
Je voulus me noyer
dans la mer immense.
Mais, grâce sans
doute à la divine clémence,
J’aperçus un
navire de marchands qui était
En mer ; de
toute la force qui me restait,
Je criai mille
fois et dépliai la toile
De mon turban,
pour qu’on me vît sur la voile.
L’équipage m’aperçut
et m’envoya alors
Une chaloupe, et
bientôt je fus à bord.
[FIN DU TROISIÈME VOYAGE DE SINDBAD LE MARIN]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2178.
jeudi 16 janvier 2014
Histoire de Sindbad le Marin (Troisième voyage, partie IV)
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