Histoire du pêcheur (Partie XXVII)
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Feignant de sortir
de son éternel sommeil,
D’une manière qui
aux Noirs le rendit pareil,
A cette magicienne
sombre le sultan brave,
Au lieu de son
amant, répondit d’un ton grave :
« Loué soit
Dieu qui est clément et tout-puissant. »
La sorcière s’écria
aussitôt en poussant
Un grand cri de
joie : « Vous ai-je bien entendu, maître ? »
« Malheureuse !
Oses-tu devant moi paraître ?
Es-tu digne que je
réponde à tes discours ? »
Reprit le sultan. « Que
vous ai-je fait, mon amour,
Répliqua-t-elle.
Pourquoi me dire ce reproche ? »
Les pleurs et les
plaintes de ton mari m’empêchent,
Car tu le traites
avec la même indignité
De jouir du doux
sommeil, et j’en suis inquiété.
Voilà la cause de
ce silence que je garde.
L’enchantement de
ce misérable retarde
Ma guérison ;
je veux qu’il en soit libéré. »
« Je vais le
faire. Rien ne sera différé
Pour vous guérir
et vous aimer. » Dit la reine
Qui était aveuglée
par sa flamme souveraine,
Et elle s’en alla
aussitôt au palais.
Le prince fut
content de la voir. Il fallait
Que le roi réussît
pour qu’elle fût venue.
Le sang coulait
encore de ses épaules nues,
Mais, sans le
regarder, elle prit une tasse d’eau
Et dit des paroles
en lui tournant le dos
Qui la firent
bouillir comme d’invisibles flammes.
Aussitôt cette
sorcière inhumaine et sans âme
Jeta l’eau sur lui
et dit : « Si le Créateur,
De la vie et de la
mort le seul donateur,
T’a fait tel que
tu es, ou s’il est en colère,
Ne change pas,
mais si mon châtiment sévère
Est la seule cause
de ta transformation,
Redeviens homme. »
Content de sa libération,
Le prince se leva
et à Dieu rendit grâce.
La magicienne
reprit : « Jamais ne m’embarrasse,
Quitte ces lieux,
ne reviens plus, ou il t’en coûtera
La vie, et ma
magie cette fois t’exécutera. »
Le jeune roi obéit
à cette sorcière
Dont il craignait
toujours la fureur meurtrière,
Et elle revint à
son amant et au sultan
Dit : « Mon
amour, je n’ai point attendu longtemps
Pour exécuter votre
ordre. A votre amante
Soyez maintenant
doux, et que votre âme clémente
Ne me prive point
de l’ineffable plaisir
De vous voir dans
mes bras contenter mes désirs. »
Le sultan répondit : « Je
vais te satisfaire,
Mais tu dois faire
une autre chose pour me plaire
Et rompre le
charme sans cesse m’irritant
Qui touche cette
ville et ses pauvres habitants.
Tous les jours les
cris de ces poissons me torturent,
Et j’entends
chaque soir ces sombres créatures
Nous maudire tous
les deux et prier le Seigneur
De les venger.
Pour que mon état soit meilleur,
Cours, ma reine,
corriger ton erreur première.
Loin de l’ombre de
ce palais, dans la lumière,
Nous nous
embrasserons, épris et oublieux,
Et fuirons sans
délai ces détestables lieux. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 19 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XXVII)
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