Histoire du pêcheur (Partie XX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le roi s’approcha
du jeune homme qu’il salua
Et qui, pour lui
rendre son salut, remua
Profondément sa
tête charmante et lasse
En lui faisant une
inclination fort basse.
« Seigneur,
je ne me lève point pour vous recevoir,
Mais vous ne devez
pas mauvais gré m’en savoir
Car vous
découvrirez qu’il ne m’est point possible
Pour une raison
que vous trouverez horrible,
De vous rendre
tous les honneurs que je vous dois. »
Dit-il au roi. « Votre
bonne seigneurie me voit
Fort obligé de son
opinion honorable.
Mon frère, le sort
ne vous semble point favorable,
Car j’ai été
conduit ici par vos soupirs.
Je vous croyais un
vieil homme, seul décrépir,
Oublié de tous,
dans ce palais immense,
A en juger par la
sombre véhémence
Avec laquelle vous
vous plaigniez. Mais, seigneur,
Je vois que vous
êtes jeune et beau. Loin des lueurs,
Pourquoi demeurez-vous
immobile dans l’ombre ?
Contez-moi votre
histoire, qui doit être bien sombre !
Et en me la
contant, expliquez-moi aussi,
De grâce, le
mystère de cet étang près d’ici
Et de ses poissons
aux couleurs différentes.
J’ai entendu,
seigneur, votre voix déchirante ;
Qu’est-ce qui vous
chagrine ? Il est de mon devoir
Pour vous aider, d’user
de tout mon pouvoir ! »
Répondit le
sultan. « Ô, fortune inconstante !
S’écria le jeune
homme. Tu railles nos attentes
Et tu te plais,
cruelle, à nous faire souffrir !
Hélas, seigneur,
laissez-moi seul ici périr !
Comment
pourrais-je ne point pleurer mille larmes ?
Vous allez bientôt
voir d’où viennent mes alarmes. »
A ces mots le
prince, levant sa robe, fit voir
Qu’une moitié de
son corps était de marbre noir,
Homme depuis la
tête jusqu’à la ceinture,
Au sultan
horrifié. « Prince, votre aventure,
Lui dit-il, est
sans doute étrange, et je comprends
Ce qui vous
torture sans cesse et qui vous rend
Malheureux ainsi.
Je brûle d’envie d’entendre
Votre histoire, si
vous daignez me l’apprendre,
Ce qui vous
soulagera, comme tous les malheureux
Qui en contant
leurs maux les trouvent moins affreux. »
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
lundi 10 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XX)
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