Histoire du pêcheur (partie V)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le pêcheur dit : « Jadis
il y avait, dans la Perse,
Au pays de Zouman qu’un
grand fleuve traverse
Un roi dont les
sujets étaient grecs et nombreux,
Qui avait cent
médecins et qui était lépreux.
Il gémissait, et
leurs inutiles remèdes,
Malgré leur
dévouement, n’étaient d’aucune aide,
Quand un médecin
très habile vint un jour
Et qu’on nommait
Douban, arrivant dans sa cour.
Dans mille livres
divers Douban puisa sa science,
Des vertus de
toutes les plantes il avait conscience
Et en philosophie
il était consommé.
Quand des souffrances
du roi il fut informé
Et sut que ses
médecins étaient incapables
De le guérir de
cette lèpre impitoyable
Qui rongeait son
corps et l’empêchait de dormir,
Il demande
audience et lui dit sans frémir :
« Majesté, de
votre maladie sauvage
Je peux vous guérir
sans topiques et sans breuvages
Et j’aimerais que
vous m’accordiez cet honneur. »
Ce discours étonna
le roi qui dit, songeur :
« Médecin, si
vous êtes à ce point habile
Pour guérir de cette lèpre mon corps débile
Et qui n’a point cessé,
chaque jour, de s’affaiblir,
De vous faire
mille présents qui vont faire pâlir
Mes sujets et
toute ma cour de jalousie
Je vous promets,
et l’on dira des poésies
Pour louer votre
action comme vous le méritez. »
« Je me
réjouis de ces présents que vous contez
Et je vous guérirai
demain à cette heure. »
Repartit le
médecin qui à sa demeure
Revint pour
méditer la royale guérison.
Il consulta ses
livres et aussi sa raison
Et fabriqua un
mail qu’il creusa par le manche
Où il mit une
drogue, et une boule blanche.
Le lendemain
Douban alla se présenter
Devant le roi qui
de le voir fut enchanté
Et lui dit : « Pour
guérir du mal dont elle souffre,
Que votre altesse
prenne cet habit que je lui offre
Et qui d’une
drogue bienfaisante est empli,
Et qu’elle monte à
cheval. » Quand ce fut accompli
Et que le roi alla
à la grande place,
Douban lui dit : « Que
votre main ne soit point lasse
De pousser cette
boule blanche et jouer
Au mail par toute
la place jusqu’à suer.
Le remède échauffé
coulera dans vos veines
Et, vous le
verrez, ce ne sera point chose vaine.
De retour au
palais, vous entrerez au bain
Et vous occuperez,
cette fois-ci, vos mains
A bien vous laver
et vous frotter. Ensuite,
Vous vous
coucherez, et toute la cour sera instruite
De votre guérison,
quand le radieux soleil
Se lèvera dans le
ciel à votre réveil. »
Le roi fit tout ce
qu’on lui conseilla de faire
Puis, endormi par
le puissant somnifère,
Qui emplit tout
son corps de langueur sans souffrir,
Ferma l’œil,
espérant le lendemain guérir.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
dimanche 23 février 2014
Histoire du pêcheur (Partie V)
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