Histoire du pêcheur (Partie xi)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Histoire du pêcheur (Partie VIII)
Histoire du pêcheur (Partie IX)Histoire du pêcheur (Partie IX) Histoire du pêcheur (Partie X)
Le roi n’écouta
point les prières ferventes
Du pauvre médecin
que son destin épouvante,
Et sans s’en
attendrir, lui dit avec dureté :
« Tant que tu
respires, je ne suis point en sûreté ;
Tu n’es qu’un
fourbe et il faut que tu périsses.
Tu n’es point venu
pour que tu me guérisses
Et tu médites
contre moi un mortel dessein. »
Sur ses ordres on banda
les yeux au médecin
Et lui lia les
mains. Il entendit dans l’ombre
Le bruit que le
bourreau fit en tirant son sabre
Et en poussant de
grands cris il fondit en pleurs.
Les braves
courtisans, émus par sa douleur,
Supplièrent leur
roi, resté impassible,
De lui faire
grâce. « Ce n’est point possible. »
Leur répondit leur
roi avec un grand courroux.
Le médecin, les
yeux bandés et à genoux,
Désespérant de vivre,
cessa de se plaindre
Et s’adressa au
roi : « Sire, daignez m’entendre
Une dernière fois.
Comme mes jours vont finir,
Souffrez que j’aille
chez moi afin de prévenir
Ma famille de mon
sort, et de faire des aumônes.
Je veux aussi
léguer mes livres à des personnes
Qui peuvent les
comprendre ; il y en a un si précieux
Que nul autre ne
lui est pareil sous les cieux. »
« Hé bien !
répliqua le roi, pour quelle cause ? »
« Il
contient, majesté, de curieuses choses.
Quand ma tête sera
coupée, elle répondra
A toutes vos
questions, et elle vous entendra
Comme je vous
entends en cette heure même
Si, quand viendra
pour moi le moment suprême,
Vous ouvrez ce
livre au sixième feuillet
Et à la troisième
page lisez un billet
Caché soigneusement
dans les pages vétustes
De cet ouvrage
pesant et qui est robuste
Où je l’ai
conservé à l’abri des humains. »
Curieux, le roi
remit sa mort au lendemain
Et l’envoya chez
lui sous une bonne garde.
Toute la cour,
aussi curieuse que bavarde,
Les officiers, les
fous, les vizirs, les émirs,
Vint contempler le
grand prodige et en frémir.
Douban parut, un
gros livre à la main droite,
Ne semblant point
inquiet, marchant la tête haute,
Le front par un
sourire mystérieux éclairé.
Il dit au roi : « Lorsque
ce bourreau abhorré
Me coupera la tête
et que je cesserai de vivre,
Mettez-la,
majesté, aussitôt sur ce livre
Et elle vous
parlera. Mais daignez réfléchir
Et pour la
dernière fois laissez-vous fléchir.
Au nom de Dieu,
qui est tout-puissant et immense,
Je vous prie d’avoir
pour moi plus de clémence.
Songez que vous
allez tuer un innocent,
Que vos mains
coupables seront souillées de sang
Et que dans l’au-delà
comme dans ce monde
Vous serez châtié
pour votre erreur profonde. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
samedi 1 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XI)
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