samedi 8 mars 2014

Histoire du pêcheur (partie XVIII)

Histoire du pêcheur (Partie xVIII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Quand le soleil cessa de montrer ses rayons,
Le sultan, retiré sous son pavillon,
Dit à son grand vizir dans la solitude :
« Mon esprit est dans une profonde inquiétude
A cause de tout ceci ; ces poissons mystérieux,
Ce noir et cet étang, me rendent bien curieux,
Mon cœur est alarmé et mon âme interdite,
Et il y a, mon cher, un dessein que je médite
Et duquel j’ai voulu le premier t’avertir.
Sache que de cet étang je ne vais point partir
Et que pour percer ces mystères rien ne m’arrête.
Je veux que tu tiennes mon absence secrète
Car je vais m’éloigner sans gardes de ce camp.
Demeure ici à ma place ; demain matin, quand
Viendront mes courtisans et émirs à l’entrée,
Renvoie-les et dis-leur d’une voix assurée
Que le sultan, ce jour, ne va point recevoir
A cause d’un mal léger qui l’empêche de les voir.
Les jours suivants, tu leurs diras la même chose
Et qu’il faut que dans mon lit je me repose
Jusqu’à ce que je sois finalement de retour. »
Le vizir usa de tous ses habiles détours
Pour l’en dissuader, et de son éloquence
En représentant les périlleuses conséquences
De son dessein au roi pourtant déterminé
A l’exécuter, qui n’en fut point détourné
Et qui prit son sabre et une commode tenue
Et s’en alla dans l’ombre quand la nuit fut venue.
Il monta une colline sans être accompagné
Et descendit, du camp se trouvant éloigné
Car il marcha jusqu’à l’aube sans aucun indice.
Il aperçut de loin un grand édifice
Qui était un château d’un beau marbre très noir,
Couvert d’un acier fin uni comme un miroir.
La surprise du roi ne le voyant fut forte,
Content de le trouver, il alla à la porte,
Bien qu’elle fût ouverte, il frappa plusieurs fois
Et aux gens du château fit entendre sa voix,
Mais nul ne répondit. Du sultan la surprise
En fut encore plus grande, de voir qu’on déprise
Un château aussi beau, semblant abandonné.
« Dans ce cas, entrons » se dit le roi étonné.
Il entra, s’avançant sous le vestibule.
« N’y a-t-il personne ici ? » dit tout haut, incrédule,
Le roi, en marchant dans ce palais silencieux
Et qui était charmant et aussi très spacieux
Mais qui eût empli tout visiteur d’épouvante
Car il n’y avait nulle créature vivante.

[A SUIVRE] 



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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