Histoire du pêcheur (Partie xVIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Quand le soleil
cessa de montrer ses rayons,
Le sultan, retiré
sous son pavillon,
Dit à son grand
vizir dans la solitude :
« Mon esprit
est dans une profonde inquiétude
A cause de tout
ceci ; ces poissons mystérieux,
Ce noir et cet
étang, me rendent bien curieux,
Mon cœur est
alarmé et mon âme interdite,
Et il y a, mon
cher, un dessein que je médite
Et duquel j’ai
voulu le premier t’avertir.
Sache que de cet
étang je ne vais point partir
Et que pour percer
ces mystères rien ne m’arrête.
Je veux que tu
tiennes mon absence secrète
Car je vais
m’éloigner sans gardes de ce camp.
Demeure ici à ma
place ; demain matin, quand
Viendront mes
courtisans et émirs à l’entrée,
Renvoie-les et
dis-leur d’une voix assurée
Que le sultan, ce
jour, ne va point recevoir
A cause d’un mal
léger qui l’empêche de les voir.
Les jours
suivants, tu leurs diras la même chose
Et qu’il faut que
dans mon lit je me repose
Jusqu’à ce que je
sois finalement de retour. »
Le vizir usa de
tous ses habiles détours
Pour l’en
dissuader, et de son éloquence
En représentant
les périlleuses conséquences
De son dessein au
roi pourtant déterminé
A l’exécuter, qui
n’en fut point détourné
Et qui prit son
sabre et une commode tenue
Et s’en alla dans
l’ombre quand la nuit fut venue.
Il monta une
colline sans être accompagné
Et descendit, du
camp se trouvant éloigné
Car il marcha
jusqu’à l’aube sans aucun indice.
Il aperçut de loin
un grand édifice
Qui était un
château d’un beau marbre très noir,
Couvert d’un acier
fin uni comme un miroir.
La surprise du roi
ne le voyant fut forte,
Content de le
trouver, il alla à la porte,
Bien qu’elle fût
ouverte, il frappa plusieurs fois
Et aux gens du
château fit entendre sa voix,
Mais nul ne
répondit. Du sultan la surprise
En fut encore plus
grande, de voir qu’on déprise
Un château aussi
beau, semblant abandonné.
« Dans ce
cas, entrons » se dit le roi étonné.
Il entra,
s’avançant sous le vestibule.
« N’y a-t-il
personne ici ? » dit tout haut, incrédule,
Le roi, en
marchant dans ce palais silencieux
Et qui était
charmant et aussi très spacieux
Mais qui eût empli
tout visiteur d’épouvante
Car il n’y avait
nulle créature vivante.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène |
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.