Histoire du pêcheur (partie VII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le roi
dit : « Un bonhomme avait une belle femme
Qu’il chérissait
doucement de toute son âme
Et qu’il gardait
toujours devant ses yeux jaloux.
Des affaires
obligeant cet amoureux époux,
Car elles étaient
pressantes, à s’éloigner d’elle,
Pour qu’il
surveillât son épouse infidèle
Il alla acheter un
perroquet bavard
Qui de raconter
tout ce qu’il voit avait l’art.
Il l’apporta à son
logis dans une cage
Et pour s’assurer
que sa femme restât sage,
Pendant son
absence, cet homme lui demanda
De garder son
oiseau qu’il lui recommanda
Dans sa chambre,
et partit aussitôt en voyage.
A son retour, de
son épouse volage
L’oiseau éloquent,
qui avait tout vu, apprit
Les ignobles excès
à son époux surpris.
Il la battit avec une
grande colère,
Toutes ses
esclaves éplorées lui jurèrent
Qu’elles ne l’avaient
point trahie. Elle découvrit
Que l’incommode
oiseau courrouça l’homme épris.
Et médita contre
lui une vengeance
Pour regagner de
son époux la confiance
Et pour lui montrer qu’il fut de mauvaise foi.
Pendant son
absence, cette cruelle mégère
A une esclave aux mœurs
comme les siennes légères
Dit de tourner,
toute la nuit, un moulin à bras
Dans la cage de l’oiseau
pour elle scélérat.
La deuxième jeta
de l’eau, et la troisième
Fit tourner devant
les yeux du perroquet blême
A la clarté d’une
chandelle, un grand miroir.
Le lendemain
matin, le mari vint savoir
Ce qui s’était
passé chez lui la nuit dernière.
Le perroquet lui
dit : « Maître, de quelle manière
Vous décrire l’orage
qui a longtemps grondé ?
Les éclairs et la
pluie m’ont tant incommodé
Que je n’ai pu
dormir comme d’habitude. »
Or l’été
rayonnait. Avec un geste rude,
L’époux tira l’oiseau
de sa cage, le jeta
Si violemment
contre terre qu’il tressauta
Et mourut. Il
apprit, néanmoins, dans la suite
Par ses voisins,
quand sa femme prit la fuite,
Que le pauvre
oiseau, avec sincérité
Ne lui avait dit,
ce jour, que la vérité,
Et se repentit de
son horrible crime. »
Son récit achevé,
le roi magnanime
Dit : « Si
à tuer cet homme j’osais consentir
Je pourrais, moi
aussi, un jour m’en repentir
Comme le marchand
d’avoir tué sa bête fidèle. »
L’aurore dans les
cieux ouvrait ses blanches ailes
Et Scheherazade se
tut soudain en cet endroit
Et fut laissée en
vie, ce jour-là, par le roi.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène |
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
mardi 25 février 2014
Histoire du pêcheur (Partie VII)
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