Histoire du pêcheur (partie III)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Scheherazade
poursuivit son histoire étrange
Et dit, contant l’histoire
du génie : « Deux anges
M’enchaînèrent et
malgré moi devant Salomon,
Divin prophète qui
était fier comme les monts,
Me firent
comparaître à cause de mon crime,
Et ce roi hautain
que la colère anime
M’ordonna d’obéir
à ses commandements.
« ‘Ô, démon,
mes pouvoirs dépassent ton entendement,
Me dit-il, et je
peux te réduire en poussière
Grâce à Dieu et à
l’aide d’une seule prière.
Jure-moi fidélité
et tu seras sauvé.’
Dans ce vase où le
grand nom de Dieu est gravé
Je fus emprisonné
par le roi lui-même
Car je refusai
cette humiliation suprême.
Un puissant génie
qui fidèlement le sert
Jeta le vase
maudit dans les flots de la mer.
Au premier siècle
de ma prison éternelle,
Gémissant sans
cesse d’une action criminelle,
Je fis le serment
de rendre riche mon sauveur
Et de le combler
de mille grandes faveurs.
Mais le siècle
passa et je restais dans l’ombre.
Je désespérais et
je devenais sombre
Et je jurai d’ouvrir
tous les trésors cachés
A celui qui
viendrait un jour me relâcher.
Ces cents amères
années lentement s’écoulèrent
Et elles firent
grandir mon immense colère.
Au troisième
siècle, je promis de faire roi
Celui qui
viendrait me sortir de cet endroit
Et de le faire
régner promptement sur le monde.
Ce siècle aussi
passa. Dans une rage profonde,
Las d’être prisonnier
si longtemps, je jurai
Que si un homme me
sauvait, je le tuerais
Impitoyablement,
lui accordant la grâce
De ne point le
faire souffrir, et à la place
De le laisser
choisir par quel genre de mort
Il devrait mourir
sans délai et sans remords. »
Le pêcheur s’écria : « Ô,
sombre fortune !
Ne me seras-tu
donc jamais opportune ?
Sans que je ne le
susse, mon zèle libéra
De son antique
prison ce noir génie ingrat !
Seigneur,
considérez, de grâce, votre injustice,
Que votre clémence
à mon sort compatisse ;
J’ai une femme et
trois filles à nourrir. Si je meurs,
Leur mort ne sera
pas, après moi, une rumeur.
Révoquez cet arrêt
si peu raisonnable,
Je vous ai sauvé ;
quel crime abominable
Pour que je sois
ainsi traité, ai-je commis ?
Je suis votre
sauveur. » « Et tu es mon ennemi,
Repartit le génie
comme le marbre impassible.
T’épargner, le
pêcheur, ne m’est point possible,
Car de te tuer j’ai
déjà fait le serment. »
Le pêcheur,
tremblant de ce génie alarmant,
Vit que sa mort
était certaine et décidée
Et en ce moment
eut une salutaire idée.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
vendredi 21 février 2014
Histoire du pêcheur (Partie III)
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