Histoire du pêcheur (partie X)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le roi, qui avait
peu d’esprit, de ces paroles
Trembla et dit : « Je
vois quel est le noir rôle
De ce médecin qui
fait semblant de me guérir !
Tu as raison et il
doit sans doute mourir ;
J’ignore quel est
l’effet de ses drogues malfaisantes
Mais j’ai senti qu’elles
ont été bien pesantes
Et je ne puis
marcher qu’avec difficulté. »
Le vizir dit,
content d’être ainsi écouté :
« Faites
chercher, majesté, ce médecin régicide,
Et qu’il trouve la
mort que méritent les perfides. »
Sur ce le roi
donna l’ordre d’aller chercher
Le pauvre médecin
qui arriva sans cacher
Son étonnement, à
la demeure royale,
Ne se doutant
point de l’action déloyale
Du vizir cruel, et
de son inimitié.
Le roi lui dit,
sans fard : « Tu vas être châtié
Et je te fais
venir pour qu’on te coupe la tête. »
Le médecin surpris,
comme la voile par la tempête,
Fut ébranlé par ce
discours inattendu,
S’écriant : « Mes
offices me sont ainsi rendus !
Qu’ai-je fait,
majesté, pour périr de cette manière ? »
Le roi répondit : « Ces
heures sont tes dernières,
J’ai appris de
bonne part que tu es un espion
Et que tu es le
plus venimeux des scorpions ;
Tu veux ravir ma
vie ! Que rien ne me retienne,
Pour te châtier,
fourbe, de prendre la tienne !
Frappe, bourreau.
Ajouta-t-il, et délivre-moi
D’un assassin qui
veut me tuer sans émoi. »
Le médecin
balbutia une sombre prière :
« Qui vous a
inspiré cette idée meurtrière ?
C’est lui qui est
le traître et qui vous a trompé
Et qui mérite d’être
à ma place frappé !
Prolongez-moi la
vie, ayez de la justice
Et que votre cœur à
mes larmes compatisse !
Exaucez-moi, Dieu
qui est plus que vous puissant
Vous exaucera. Si
vous tuez un innocent,
Sa vengeance en
sera noire et inexorable !
En son nom
épargnez un sombre misérable
Dont le seul crime
est de vous avoir secouru !
Avant l’aube je
serai loin de vous disparu
Si votre majesté m’ordonne
de disparaître.
Mais, de grâce, n’écoutez
point un ignoble traître
Qui contre moi
vous arme et qui veut vous aigrir. »
« C’est le
trépas, esprit, que tu voulais m’offrir
Comme ce roi à ce
médecin pour ses offices.
Reprit le pêcheur.
Et de tes maléfices
Dieu me sauva,
mais il perdit ce malheureux
Dont tu vas
connaître bientôt le sort affreux. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
vendredi 28 février 2014
Histoire du pêcheur (Partie X)
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