lundi 3 mars 2014

Histoire du pêcheur (partie XIII)

Histoire du pêcheur (Partie xiII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
« Pêcheur, mon ami, dit le génie d’une voix douce,
De mes propos avec raison tu te courrouces,
Pardonne à ma colère, tant de siècles passés
Dans les ombres de ce vase et les flots glacés
Rendent le plus clément des hommes atrabilaire.
Tu méritais sans doute un meilleur salaire
Que les menaces faites car nul ne me sauvait,
Mais je sais que tu n’es point un homme mauvais
Et que tu ne feras pas cette action cruelle.
Dieu est tout-puissant, sa clémence est éternelle
Et il n’en prive point les pécheurs repentis.
Son prophète m’a puni mais n’a point consenti
A me tuer, alors qu’il eût pu le faire.
Libère-moi ; je fais le serment de te plaire
Et jure par le grand nom de Dieu qui m’enferma
Dans ce vase, de t’être très bon. Comme Imama
Traita Ateca d’une ténébreuse manière,
Ne me traite pas. » « Et que fit-elle à cette dernière ? »
Demanda le pêcheur avec curiosité.
« Libère-moi d’abord de la morosité
De ma noire prison, et n’aie aucun effroi.
Je ne puis rien conter dans un si morne endroit. »
Repartit le génie. « Non ! Tu n’es qu’un traître,
S’écria le pêcheur. Contre le divin Maître
Tu t’es révolté, m’en faisant le fier récit,
Et tu me trahirais, sans scrupules, moi aussi
Qui ne suis qu’un mortel et ne suis point prophète. 
Âme de ses immondes crimes satisfaite,
Prépare-toi à mourir. Je te rends à la mer. »
Le génie s’écria : « Libère-moi de mes fers
Et je promets, pêcheur, de te rendre riche
Jusqu’à la fin de tes jours éphémères, sans triche. »
Entendant ce discours, le pêcheur désarmé
Dit au génie, rêveur et encore alarmé :
« Génie, jure-moi que tu tiendras ta promesse
Par le grand nom de Dieu. Malgré ta hardiesse
Tu ne violeras point ce formidable serment. »
Le génie le fit, et du vase l’enfermant
Il fut libéré par le pêcheur cupide.
Recouvrant sa forme, il en sortit, rapide,
Et jeta le vase dans la mer d’un coup de pied.
Le malheureux pêcheur en devint très inquiet
Et implora l’esprit : « Souffrez que je vive !
Je vous ai fait jurer pour que rien ne m’arrive
Par le grand nom de Dieu et, Sire, en me courbant
Vous prie de me laisser vivre, comme Douban
Pria le roi, séduit par son vizir ignoble,
Car du sort que vous me réservez je tremble. » 

[A SUIVRE] 


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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