Histoire du pêcheur (Partie xiII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
« Pêcheur,
mon ami, dit le génie d’une voix douce,
De mes propos avec
raison tu te courrouces,
Pardonne à ma
colère, tant de siècles passés
Dans les ombres de
ce vase et les flots glacés
Rendent le plus
clément des hommes atrabilaire.
Tu méritais sans
doute un meilleur salaire
Que les menaces
faites car nul ne me sauvait,
Mais je sais que
tu n’es point un homme mauvais
Et que tu ne feras
pas cette action cruelle.
Dieu est
tout-puissant, sa clémence est éternelle
Et il n’en prive
point les pécheurs repentis.
Son prophète m’a
puni mais n’a point consenti
A me tuer, alors
qu’il eût pu le faire.
Libère-moi ;
je fais le serment de te plaire
Et jure par le
grand nom de Dieu qui m’enferma
Dans ce vase, de t’être
très bon. Comme Imama
Traita Ateca d’une
ténébreuse manière,
Ne me traite pas. »
« Et que fit-elle à cette dernière ? »
Demanda le pêcheur
avec curiosité.
« Libère-moi
d’abord de la morosité
De ma noire
prison, et n’aie aucun effroi.
Je ne puis rien
conter dans un si morne endroit. »
Repartit le génie.
« Non ! Tu n’es qu’un traître,
S’écria le
pêcheur. Contre le divin Maître
Tu t’es révolté, m’en
faisant le fier récit,
Et tu me
trahirais, sans scrupules, moi aussi
Qui ne suis qu’un
mortel et ne suis point prophète.
Âme de ses
immondes crimes satisfaite,
Prépare-toi à
mourir. Je te rends à la mer. »
Le génie s’écria :
« Libère-moi de mes fers
Et je promets,
pêcheur, de te rendre riche
Jusqu’à la fin de
tes jours éphémères, sans triche. »
Entendant ce
discours, le pêcheur désarmé
Dit au génie,
rêveur et encore alarmé :
« Génie,
jure-moi que tu tiendras ta promesse
Par le grand nom
de Dieu. Malgré ta hardiesse
Tu ne violeras
point ce formidable serment. »
Le génie le fit,
et du vase l’enfermant
Il fut libéré par
le pêcheur cupide.
Recouvrant sa
forme, il en sortit, rapide,
Et jeta le vase
dans la mer d’un coup de pied.
Le malheureux
pêcheur en devint très inquiet
Et implora l’esprit : « Souffrez
que je vive !
Je vous ai fait
jurer pour que rien ne m’arrive
Par le grand nom
de Dieu et, Sire, en me courbant
Vous prie de me
laisser vivre, comme Douban
Pria le roi,
séduit par son vizir ignoble,
Car du sort que
vous me réservez je tremble. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
lundi 3 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XIII)
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