Histoire du pêcheur (Partie XXV)
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Je m’écriai :
« Tombeau, ô, que n’engloutis-tu
Ce traître
moribond et cette femme sans vertu !
Que ne consumes-tu
l’amant et la maîtresse !
A ces mots je vis
se lever la traîtresse,
Pareille à une
furie. « Ah ! Cruel, c’est donc toi
Qui causes ma
douleur, et tu oses sous ce toit
Venir insulter une
amante qui soupire !
A cause de toi, l’objet
de mes amours respire
Mais ne vit point ;
maudite soit ta barbare main,
De mon cœur qui
souffre ô bourreau inhumain ! »
« Oui, c’est
moi ! Criai-je, transporté de colère,
Je devais te
traiter de la même manière
Que ce monstre
infâme que j’ai châtié justement !
Oui, je vais te
traiter aussi augustement
Que les larrons et
les traîtres, et couper ta tête. »
Et, furieux comme
la houle et la tempête,
Je tirai mon sabre
afin de la punir.
Au lieu d’en
trembler, je la vis vers moi venir
Et me dire avec un
sinistre sourire :
« Ô, roi, je
te prie de modérer ton ire. »
Elle prononça en
même temps d’obscurs talismans
Et dit : « Par
la vertu de mes enchantements
Deviens moitié
marbre et moitié homme tout à l’heure. »
Et depuis, seigneur,
en ces lieux je demeure,
Mort parmi les
vivants, vivant parmi les morts.
Cette magicienne
cruelle et sans remords
Quand elle m’infligea
cette métamorphose fatale
Détruisit aussi ma
belle capitale
Qui était très
peuplée, et perdant la raison,
Anéantit les
places, les marchés, les maisons
Et toute la ville,
jadis florissante et verte.
Elle en fit cet
étang et cette vallée déserte,
Les poissons de
quatre couleurs sont à l’étang
A l’image des
quatre espèces d’habitants
Prisonniers, comme
moi de ce palais sombre
Où je demeure dans
la solitude et l’ombre,
Les blancs les
Musulmans, les Chrétiens les bleus,
Les rouges les
Perses, adorateurs du feu,
Et les jaunes les
Juifs. Quant aux quatre collines,
Elles étaient
quatre îles. La magicienne maline
Me le dit
elle-même, fière de ses méfaits
Et m’annonçant de
sa rage les noirs effets.
Mais elle trouva
sans doute cette punition légère,
Car elle vient chaque
jour, cruelle mégère,
Sur mes épaules
nues me donner cent coups puissants
De nerf de bœuf,
et qui me mettent tout en sang.
Ce supplice fini,
d’une étoffe de poil de chèvre
Avant de s’en
aller moqueusement me couvre
Et met par-dessus
cette vilaine robe de brocard. »
Ce jeune homme qui
pleurait attendrit le vieillard
Qui écoutait, sans
mot dire, son récit étrange.
« Ô, Créateur
dont les décrets jamais ne changent !
S’écria le jeune
roi, vous châtiez sagement
Et je me soumets,
Dieu, à tous vos jugements.
J’espère dans l’au-delà
vos douces récompenses
Car votre bonté
est infinie et immense. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
lundi 17 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XXV)
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