jeudi 27 février 2014

Histoire du pêcheur (Partie IX)

Histoire du pêcheur (partie IX)
 
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Le jeune prince eut grand peur et revint sur ses pas
Pour trouver le vizir qu’il ne voyait pas
Et qui ne le suivait guère avec diligence
Comme s’il assouvissait une sombre vengeance
En le laissant ainsi seul et loin des humains.
Il vit une belle dame au bord d’un chemin
Qui était éplorée et semblait amère.
Arrêtant son cheval il lui dit : « Ma mère,
Que faites-vous ici seule alors que le jour
Va se coucher ? Avez-vous besoin de secours ? »
Elle répondit : « Je suis la fille d’un roi des Indes,
Je me suis égarée dans cette forêt profonde
Car en promenant mon cheval je m’endormis
Et j’en tombai. Maintenant toute seule, je frémis
Dans cet endroit où je fus par le sort laissée
Et où je pleure ainsi, oubliée et blessée. »
Le prince eut pitié d’elle et il lui proposa
De la prendre en croupe, ce qu’elle refusa
Avec chasteté, et accepta ensuite.
Le cheval, fougueux comme son maître, allait vite
Et en passant près d’une masure il l’arrêta
Et en descendit car la dame prétexta
Une nécessité. Le bridant à la masure,
Le jeune prince entendit ces paroles impures :
« Réjouissez-vous, mes fils ! Bientôt il vous viendra
Un jeune garçon  qui est bien fait et fort gras
Et vous le mangerez ensemble tout à l’heure. »
Majesté, cette dame cruelle qui pleure
Etait en vérité un immonde démon
Qui vit dans les forêts et habite les monts
Et qu’on appelle ogre. Cette ténébreuse ogresse
Allait dévorer le prince avec allégresse
Et en nourrir aussi ses monstrueux petits
Qui étaient affamés et de fauve appétit.
Le prince, effrayé de cette créature infâme,
Délia son cheval, et l’affreuse femme
Parut dans le moment, suppliant son sauveur
De revenir, avec des prières pleines de ferveur.
Mais le cavalier s’en alla sans l’entendre
Et il monta sur son cheval sans attendre
Qu’il fût par cette ogresse et ses fils dévoré.
Il revint à son père qui était éploré,
Le croyant mort, sauvé de la dame sinistre.
Le roi fut irrité contre son ministre
Et le fit étrangler car il avait failli
A protéger son fils et en était trahi. »
Le vizir dit au roi, son histoire terminée :
« Que comme ce vizir, mon âme soit damnée
Et que je périsse dans de sombres tourments
Si au sujet de ce médecin je vous mens !
Vous dites qu’il vous a guéri de vos souffrances
Mais peut-être qu’il ne l’a fait qu’en apparence
Et que ses remèdes trompeurs et malicieux
Auront sur vous, un jour, un effet pernicieux. »

[A SUIVRE]  
 
 
 Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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