jeudi 20 février 2014

Histoire du pêcheur (Partie II)

Histoire du pêcheur (partie II)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Examinant de tous les côtés le vase,
Il remarqua que la bouche en était close
Avec l’empreinte d’un sceau mystérieux dessus.
Trois fois le pêcheur le secoua pour qu’il sût
Ce qu’il contenait, mais c’était chose vaine.
« Il n’est point vide. Et ma fortune est certaine
Si d’or ou d’antiques sequins il est rempli. »
Se disait-il. Prenant son couteau, il pâlit
Et parvint à l’ouvrir enfin avec peine.
Sans qu’il comprît pourquoi, son âme était pleine
D’effroi, quand il posa le vase devant lui
Et le secoua, de le voir vide ébloui.
Il le considérait d’une manière attentive
Désespérant d’une pêche aussi chétive
Quand, soudain, une fumée épaisse en sortit
Dont cet antique calice était appesanti.
Le pêcheur recula, plein d’une frayeur sombre,
Devant cette gigantesque et mystérieuse ombre
Qui s’éleva jusqu’aux nues en formant un brouillard.
Mais ce qui effraya encore plus le vieillard
C’est de voir cette fumée en géant transformée,
Tellement énorme qu’il en eut l’âme alarmée
Et qu’en songeant à fuir il ne put point bouger.
Le génie cria, comme s’il était en danger :
« Salomon, prophète de Dieu, vous êtes mon maître,
Soyez clément à un rebelle, à un traître,
A Un insensé qui jure de vous obéir. »
Au génie le pêcheur dit, non sans tressaillir :
« Esprit, ignorez-vous que ce grand prophète
Est mort il y a dix-huit cents ans, et que vous êtes
 A la fin des siècles ? Et pouvez-vous daigner
Me dire comment vous vous êtes trouvé prisonnier
De ce vase d’où vous êtes sorti tout à l’heure ? »
« Je te trouve bien hardi et il faut que tu meures,
Dit le génie d’un air fier. Tes jours vont finir. »
« Hélas ! Que vous ai-je donc fait pour me punir ?
S’écria le pêcheur. J’ai sauvé votre vie
Et par votre courroux la mienne est poursuivie ! »
Le génie répliqua : « Je te ferai périr
En t’accordant deux grâces : ne point te faire souffrir
Et te raconter ma ténébreuse histoire.
Esprits qui s’opposèrent à la divine gloire,
Nous reniâmes, Sacar et moi, son messager
Et lui désobéîmes. Afin de se venger,
Le puissant roi chargea son premier ministre,
Le fils de Barakhia, Assaf le sinistre,
De nous venir prendre et devant lui nous amener. »
L’aurore qui montait venant de rayonner
Obligea la belle Scheherazade à se taire.
Schahriar, curieux de connaître le mystère
Du génie, et d’entendre la princesse achevant
Son récit, la laissa vivre le jour suivant.  

  [A SUIVRE]
 
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène     

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