Histoire du pêcheur (Partie XXII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
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Le prince
poursuivit : « Ce discours me troubla
Et de l’entendre
mon cœur amoureux trembla
Mais je dissimulai
mon émotion profonde
Comme un bois ses
arbres et comme une mer ses ondes
Et fis semblant de
me lever sans l’avoir ouï.
La reine ma cousine
qui de son bain avait joui
Revint, et nous
soupâmes comme d’habitude ensemble.
Avec une main sûre
qui du crime jamais ne tremble,
Elle me présenta
la tasse d’eau que je buvais.
M’approchant d’une
fenêtre comme si je rêvais
En contemplant le
ciel et le sombre paysage,
Je fis semblant de
boire et jetai le breuvage
Si adroitement et
si vite qu’elle ne put le voir
Et lui remis la
tasse pour qu’elle crût savoir
Son dessein
consommé. Nous nous couchâmes ensuite
Et, en attendant
que ma femme prît la fuite
Comme ses deux
esclaves me l’avaient déjà prédit
Quand de leurs
bouches, à leur insu, je l’entendis,
Je feignis de
dormir d’un sommeil paisible.
Elle se leva
bientôt, se croyant invisible,
Sans aucune
précaution, promptement s’habilla
Et, avant de
partir, assez haut s’écria :
« Dors, sot,
et que jamais tu ne te réveilles ! »
Et sortit de la
chambre, à une voleuse pareille.
Je me levai et je
m’habillai à mon tour
Et la suivis avec
colère et amour
Après avoir pris
mon sabre, de telle sorte
Qu’elle ne
m’entendit point. Passant par plusieurs portes,
Elles s’ouvrirent
quand elle dit des propos obscurs.
Je suivis encor
cette sorcière au cœur impur
Et à la dernière
porte qui s’ouvrit devant elle
Que vous
connaissez sans doute, seigneur, fut celle
De l’immense jardin
par où vous êtes venu.
Je marchai dans
l’ombre, ces lieux m’étant connus,
Sans qu’elle ne
m’aperçût, avec assurance,
Et quand elle eut
fini son éternelle errance
Je la vis, chose
affreuse ! avec un étranger
A qui elle
dit : « Pour vous, je braverai tous les dangers
Et j’eusse péri
pour vous être obligeante.
Seigneur, je ne
suis pas assez diligente
Mais ne m’en
blâmez point. Si je pouvais voler,
Je volerais
jusqu’à vous pour vous accoler !
Ô, si votre âme de
moi n’est point contente,
Je vous donnerai
des marques plus éclatantes
De mon amour, et
vous n’avez qu’à commander
Ou il vous suffira
de me le demander
Pour que je
réduise tout cette ville en cendres
Et que je
transporte ce palais sans attendre
Jusqu’au mont
Caucase, pour qu’il devienne un tombeau
Hanté par les
hiboux, les loups et les corbeaux. »
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
vendredi 14 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XXII)
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