Histoire du pêcheur (Partie XXIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits": Histoire du pêcheur (Partie XVII)
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La reine et son
amant, quand ils terminèrent
Leur conversation,
vers une autre allée tournèrent
Et sans qu’ils ne
me vissent passèrent devant moi.
J’avais déjà tiré
mon sabre et, plein d’émoi,
J’en frappai l’amant
de ma femme légère
Sur le cou et avec
une telle colère
Qu’il tomba,
inconscient, par terre renversé.
Je crus l’avoir
tué. Le laissant terrassé,
Je me retirai sans
être vu de la reine
Qui ne s’en
doutait point et restait sereine
Et qui parlait
toujours à son défunt amant.
Elle s’en rendit
compte et avec ses enchantements
Lui conserva la
vie, d’une si sombre manière,
Que de différer de
cet homme l’heure dernière
Je sus bon gré à
mon épouse sans remords
Car il vivait
comme s’il était déjà mort.
Je la laissai
pousser des cris pleins d’amertume
Et revins au
palais, et comme de coutume
Me recouchai,
content d’avoir ainsi châtié
Ces amants
indignes de ma moindre pitié.
Le lendemain à mon
réveil, non sans surprise,
Je trouvai ma
cousine, comme une épouse éprise
Couchée auprès de
moi, loin de me croire instruit
Des évènements de
la nuit dernière. Sans bruit,
Je me levai. J’allai
ensuite, comme d’habitude,
Tenir mon conseil.
Dans une sombre solitude
Je trouvai la
reine ; ses pleurs n’étaient point cachés,
Les cheveux épars
et en partie arrachés,
Elle se présenta
devant moi. « Altesse,
Me dit-elle, je
suis dans une grande tristesse.
Mon deuil doit
vous surprendre, mais il est un devoir
A cause de trois
nouvelles que je viens de recevoir. »
Je lui demandai : « Quelles
sont donc ces nouvelles ?
« Mon père et
ma mère sont morts, me répondit-elle,
Et mon frère dans
un précipice est tombé.
Je pleure car
toute ma famille a succombé. »
Je ne fus point
fâché de voir que la reine
Me cachait ainsi
la vraie raison de sa peine,
Et je lui dis : « Vos
pleurs, madame, sont naturels.
Pleurez donc, vos
chagrins fussent-ils éternels,
Ils ne seraient
pas, dans ce cas, moins légitimes,
Et du sort je
plains, comme vous, ces trois victimes. »
La reine se retira
dans son appartement
Et passa une année
à pleurer farouchement.
L’année passée,
content de ses sombres tortures,
Elle me pria de
faire bâtir sa sépulture
Où, disait-elle,
jusqu’à sa mort elle resterait
Et sans que nul ne
l’en distrayât, souffrirait.
Je consentis et
elle fit bâtir sur l’herbe,
Non loin de ce
château, un palais superbe
Où elle alla
cacher son amoureuse douleur
Et qu’elle appela
elle-même le Palais des Pleurs.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 15 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XXIII)
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