lundi 24 février 2014

Histoire du pêcheur (Partie VI)

Histoire du pêcheur (partie VI)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Quand le roi se leva, réveillé par l’aurore,
Il fut surpris de voir que son corps indolore
Etait redevenu sain, et fort étonné, crut
Rêver, quand il vit que sa lèpre disparut.
A sa cour il alla montrer ce prodige
Et tous, en voyant que le mal qui l’afflige
Etait guéri, furent aussi heureux que lui.
A l’heure où le soleil au firmament reluit,
Il convoqua Douban et, tenant sa promesse,
Devant ses courtisans lui fit mille largesses
Et quand, vers la fin du jour, il allait partir,
D’une longue robe fort riche il le fit revêtir.
Il  lui dit aussi que l’or, sans artifices,
Ne récompenserait point assez ses bons offices,
Et, tous les jours, contents de ce grand inventeur,
Répandait ses bienfaits sur son bienfaiteur.
Or ce roi avait un grand vizir, homme barbare
Qui était sans pitié, envieux et avare,
Et qui jalousait si fort le bon médecin
Qu’il conçut contre lui de ténébreux desseins,
Car son sinistre exploit lui faisait ombrage.
Il alla dire au roi, en cachant sa rage :
« Sire, est-il sage d’avoir tant d’amabilité
Pour un étranger, et dont la fidélité
Par votre altesse n’a point été éprouvée ?
Vous croyez votre ardeur grâce à lui retrouvée
Et vous ignorez que ce perfide sans remords
Est un assassin qui médite votre mort. »
« Que venez-vous me dire ? Cette affaire est grave,
Répondit le roi. Vous dites que ce médecin brave
Après m’avoir sauvé, complote contre mes jours !
Si pour me tuer il est venu à ma cour
Pourquoi ne pas avoir rendu ma mort certaine ? »
« Il vous séduit, et d’une contrée lointaine
Il vient pour se venger de votre majesté. »
« Non, interrompit le roi. Pour le détester
Vous accusez cet homme que j’aime de perfidie
Alors qu’il m’a guéri  de ma noire maladie !
Vous voulez m’inspirer ces injustes soupçons
Et discréditer cet homme de cette façon
Car sa gloire soudaine excite votre envie.
Il aura mille sequins, chaque jour, toute sa vie,
Et même en lui donnant mon Royaume, je suis loin
De le récompenser assez pour ses bons soins.
Cessez de m’affirmer donc qu’il n’est qu’un traître !
De ce qu’un vizir dit au roi Sindbad, son maître,
Je me souviens et je vais tout vous raconter. »
« Seigneur, dit le vizir, ayez cette bonté. »

[A SUIVRE]  

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène   

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