Histoire du pêcheur (Partie xV)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le roi, après
avoir fort longtemps admiré
Ces poissons, fut
par sa gourmandise inspiré
Et les donna à son
habile cuisinière
Que l’empereur des
Grecs l’année dernière
Lui envoya comme
présent, en calculant
Que puisqu’ils
étaient beaux ils seraient succulents.
Le vizir lui dit : « Le
roi veut que tu apprêtes
Pour qu’il les
dîne, ces quatre charmantes bêtes. »
La cuisinière les
nettoya et les mit
Pour les frire
dans l’huile, et la pauvre blêmit
Quand elle les
tourna pour les cuire de la sorte
Et vit s’ouvrir le
mur comme s’ouvre une porte
Et en sortir une
dame d’une douce beauté
Qui avait le
regard empli d’autorité,
Habillée d’une
étoffe de satin égyptienne,
De pendants d’oreille,
de colliers de perles anciennes
Parée, et de
bracelets d’or de rubis garnis
Et dont l’éclat n’était
point par le temps terni.
Armée d’une baguette
de myrte, de la casserole
Elle s’approcha,
et dit ces étranges paroles
En frappant un des
quatre poissons avec pouvoir :
« Poisson,
poisson, dis-moi, es-tu dans ton devoir ? »
Comme il resta
muet, elle répéta ses dires
En élevant la voix
et avec plus d’ire
Et les quatre
poissons lui dirent distinctement
En levant ensemble
la tête superbement :
« Oui, si
vous comptez, nous comptons ; payez vos dettes
Et de payer les nôtres
nous aurons l’assiette,
Fuyez et nous
vaincrons et nous serons contents. »
La jeune dame ne
demeura point longtemps
Après avoir ouï
ces paroles mystérieuses.
Elle renversa la
casserole, furieuse,
Le mur s’ouvrit,
elle y rentra et disparut
Et il se referma.
La cuisinière crut
Qu’elle perdait l’esprit,
et était effrayée.
Sa surprise et sa
peur furent chèrement payées,
Elle trouva les
poissons noirs comme du charbon.
Quand le grand
vizir, qui était un homme bon,
Entra, il la vit
en pleurs et de la sorte
Gémissant : « Plût
à Dieu que je fusse morte !
Que vais-je devenir ?
Que dire au sultan courroucé
Quand il verra qu’ainsi
ses poissons sont troussés ?
Il ne me croira
point si je lui raconte
L’histoire de la
dame. Si je lui en rends compte,
Il dira que je
suis folle ou que je lui mens ! »
Quand il lui
demanda d’où venaient ses tourments,
Elle conta au
vizir l’histoire de la dame,
L’étonnement
emplit sa charitable âme
Et il alla conter
une fable au sultan
Qu’il écouta,
distrait un peu, en exultant.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
mercredi 5 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XV)
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