Histoire du pêcheur (partie VIII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le pernicieux
vizir, voulant mettre un terme
A la vie du
médecin, son rival, dit, ferme :
« Sire, un
perroquet mort, ce n’est point important
Et son maître est
resté en vie et bien portant.
Mais assurer la
vie d’un roi est une étude
Où les soupçons passent
pour des certitudes.
Il vaut mieux,
majesté, perdre un innocent
Que sauver un
coupable et assoiffé de sang.
Pour le bien du
Royaume, châtiez ce misérable !
Mon avis n’est-il
point pour vous honorable
Pour qu’il soit
une preuve de sa culpabilité ?
Ne vous ai-je
point servi avec fidélité,
Plus que ce
perroquet n’en avait pour son maître ?
Hélas ! Je ne
suis pour vous qu’un sombre traître,
Vous croyez que l’envie
m’aveugle et me remplit,
Mais moi pour vos
jours qui me sont chers je pâlis !
Le médecin Douban
aux allures hautaines
Est un assassin ;
c’est là une chose certaine
Et si grave que je
n’oserais point vous mentir
Mais que vous n’arrivez
pas, majesté, à sentir.
Par Dieu !
Pourquoi voudrais-je souiller un homme honnête
Et innocent, et
lui faire couper la tête ?
Si je le fais, n’ayez
pour moi aucune pitié,
Et que, comme ce
vizir jadis, je sois châtié ! »
« De ce vizir
contez-moi la sombre histoire,
Dit le roi. Son
action doit être bien noire
Pour qu’il méritât
son suprême châtiment. »
Le vizir répondit
au roi bien promptement :
« En effet,
majesté. Je vais vous apprendre
Son histoire,
puisque vous voulez l’entendre.
Il était autrefois
un roi comme vous grand
Qui avait un jeune
fils ardent et adorant
Plus que toutes
autres choses partir en chasse
Et son âme éprise n’en
était jamais lasse.
Son père, qui
voulait toujours le protéger
Et qui tremblait
pour lui des plus menus dangers,
Ordonnait à son
grand vizir de le suivre
Et ne le point
quitter s’il tenait à vivre,
Ce que le bon
vizir fit, fidèle comme un serf.
Un jour de chasse,
les piqueurs lançant un cerf,
Le jeune prince se
mit après la bête,
Agile et houleux
comme la houleuse tempête
En croyant le
vizir toujours derrière lui.
Il courut
longtemps ; le soleil qui avait lui
Ne luisait plus,
fermant son œil qui rayonne,
Le prince s’arrêta
et, seul, ne vit personne.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène |
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2180.
mercredi 26 février 2014
Histoire du pêcheur (Partie VIII)
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