mercredi 26 février 2014

Histoire du pêcheur (Partie VIII)

Histoire du pêcheur (partie VIII)
 
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Le pernicieux vizir, voulant mettre un terme
A la vie du médecin, son rival, dit, ferme :
« Sire, un perroquet mort, ce n’est point important
Et son maître est resté en vie et bien portant.
Mais assurer la vie d’un roi est une étude
Où les soupçons passent pour des certitudes.
Il vaut mieux, majesté, perdre un innocent
Que sauver un coupable et assoiffé de sang.
Pour le bien du Royaume, châtiez ce misérable !
Mon avis n’est-il point pour vous honorable
Pour qu’il soit une preuve de sa culpabilité ?
Ne vous ai-je point servi avec fidélité,
Plus que ce perroquet n’en avait pour son maître ?
Hélas ! Je ne suis pour vous qu’un sombre traître,
Vous croyez que l’envie m’aveugle et me remplit,
Mais moi pour vos jours qui me sont chers je pâlis !
Le médecin Douban aux allures hautaines
Est un assassin ; c’est là une chose certaine
Et si grave que je n’oserais point vous mentir
Mais que vous n’arrivez pas, majesté, à sentir.
Par Dieu ! Pourquoi voudrais-je souiller un homme honnête
Et innocent, et lui faire couper la tête ?
Si je le fais, n’ayez pour moi aucune pitié,
Et que, comme ce vizir jadis, je sois châtié ! »
« De ce vizir contez-moi la sombre histoire,
Dit le roi. Son action doit être bien noire
Pour qu’il méritât son suprême châtiment. »
Le vizir répondit au roi bien promptement :
« En effet, majesté. Je vais vous apprendre
Son histoire, puisque vous voulez l’entendre.
Il était autrefois un roi comme vous grand
Qui avait un jeune fils ardent et adorant
Plus que toutes autres choses partir en chasse
Et son âme éprise n’en était jamais lasse.
Son père, qui voulait toujours le protéger
Et qui tremblait pour lui des plus menus dangers,
Ordonnait à son grand vizir de le suivre
Et ne le point quitter s’il tenait à vivre,
Ce que le bon vizir fit, fidèle comme un serf.
Un jour de chasse, les piqueurs lançant un cerf,
Le jeune prince se mit après la bête,
Agile et houleux comme la houleuse tempête
En croyant le vizir toujours derrière lui.
Il courut longtemps ; le soleil qui avait lui
Ne luisait plus, fermant son œil qui rayonne,
Le prince s’arrêta et, seul, ne vit personne.

[A SUIVRE]  
 

Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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