Histoire du pêcheur (Partie XIX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Scheherazade dit
au roi, douce rivale du jour :
« Le sultan,
ne voyant personne dans la cour,
Entra dans des
salles aux tapisseries soyeuses
Dont les estrades
et les sofas, chatoyeuses,
De sombres étoffes
de la Mecque étaient couverts.
Il passa aussi
dans de beaux salons ouverts
Où quatre lions
faits d’or massif et farouches
Jetaient en même
temps de l’eau par la bouche
Qui formait, en
tombant, des perles et des diamants,
Tandis que du
milieu du bassin, par moments,
Un jet d’eau,
s’élançant rapidement, allait presque
Frapper le fond
d’un dôme peint à l’arabesque.
Le château était
des trois côtés entouré
D’un jardin par
des mains très habiles labouré
Dont les parterres
et les bosquets adorables
Ainsi que les
pièces d’eau, le rendaient admirable.
On y entendait les
chants doux et langoureux
Des oiseaux légers
et du printemps amoureux
Qui de ce jardin
firent leur foyer dans l’ombre
Car des filets
tendus au-dessus des arbres
Les retenaient
captifs de ce vaste palais.
Le sultan
d’appartement en appartement allait
En contemplant
toutes ces rares merveilles
Et toutes ces
splendeurs à nulles autres pareilles.
Il s’arrêta
soudain, las de marcher ainsi,
Et dans un cabinet
qui fut ouvert s’assit
Contemplant le
jardin et ses beautés captives,
Quand tout à coup
une voix morne et plaintive
Vint frapper son
oreille. Le roi, attentivement,
Ecouta cette voix
qui dit chétivement :
« Ô,
fortune ! Tu n’as point souffert qu’amère,
Mon âme jouisse longtemps
d’un bonheur éphémère !
Malgré mes
plaintes, tu ne veux point m’écouter
Et tu n’as point
cessé de me persécuter !
Hélas ! Je
suis le plus malheureux des hommes,
Pour être délivré
de ce monde où nous sommes,
Souffre au moins
qu’une prompte mort à tous mes malheurs
Mette fin, ainsi
qu’à mes affreuses douleurs !
Après tant de
tourments, damné qui soupire,
En maudissant mon
sort faut-il que je respire ?
Ah ! Je ne
veux point vivre immobile et caché ! »
Le sultan fut de
ces sombres plaintes touché
Et, alors qu’il
allait retrouver la sortie,
Se leva du côté
d’où elles étaient parties
Et, entré dans une
grande salle, il ouvrit
La portière, et
vit un jeune homme de grâces pétri,
Assis sur un
trône, qui disait des plaintes
Sur son blanc
visage la tristesse peinte.
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 9 mars 2014
Histoire du pêcheur (partie XIX)
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