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mercredi 1 juillet 2020

Re-La Nymphe endormie

RE-la nymphe endormie

D’après le poème  « La Nymphe endormie » de Georges de Scudéry (1601-1667), duquel je ne garde ici que la première strophe

Vous faites trop de bruit, Zéphire, taisez-vous,
Pour ne pas éveiller la belle qui repose ;
Ruisseau qui murmurez, évitez les cailloux,
Et si le vent se tait, faites la même chose.

Soleil, tu es beau mais tu rayonnes trop fort,
Je voudrais que tu sois voilé par les nuages,
Cesse de briller, ne vois-tu pas qu’elle dort ?
Et loin d’elle poursuit ton éternel voyage.

Oiseaux, ne chantez pas, car elle veut dormir.
La forêt est emplie d’arbres et de branches,
Allez-vous-en ailleurs, compères, discourir,
Et sur elle faites tomber des plumes blanches.

Pour ne pas déranger son bienheureux sommeil,
Nuit, ne fais pas briller toutes tes étoiles,
Quelques-unes seulement, ne sois pas le soleil,
Et couvre-la de ton impalpable voile.

Quant à toi, papillon volant comme un voleur,
Reste loin de ses cheveux et de son visage,
Sa peau est parfumée : ce n’est pas une fleur !
Va donc en chercher loin d’elle et reste sage ;

Toi aussi, abeille, va butiner ailleurs,
Tu ne trouveras pas de miel dans sa chevelure !
Laisse-la donc dormir, le printemps est meilleur
Quand elle dort dans la radieuse nature.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 23 mai 2020

Re-Songeur, dans de beaux rêves t'absorbant

RE-songeur, dans de beaux rêves t'absorbant

D’après le poème  « Songeur, dans de beaux rêves t'absorbant » de Georges Rodenbach (1855 – 1898), duquel je ne garde ici que la première strophe.

Songeur, dans de beaux rêves t’absorbant,
La pendule, à l’heure où seul tu médites,
T’afflige avec ses bruits froids, stalactites
Du temps qui s’égoutte et pleure en tombant.

Plus rapide que l’orage et le vent,
Le temps passe, nuage de la vie, 
L’heure ailée est de l’heure ailée suivie
Et elle déploie ses ailes en rêvant

Dans l’immensité bleue du firmament !
La minute alerte s’envole et chante
En riant dans le ciel sans épouvante
Des mortels et de leurs espoirs charmants !

Songeur, à quoi songes-tu ? À l’amour ?
À une beauté ? À la jeunesse ?
Sais-tu que le temps, dans ta paresse,
Emporte la poussière de tes jours ?

La vie pousse, comme une vaste mer,
Loin des phares et loin des étoiles,
Nos rêves, qui sont de fragiles voiles
Noyées à jamais dans son gouffre amer !

La joie est éphémère et le chagrin,
Adieu, été, printemps, hiver, automne !
La pendule, avec ses bruits monotones,
Répète toujours le même refrain.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 29 décembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie XX)

CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XX)


XX. Comment Georges sauva son frère Robert des griffes de la vieille sorcière

« Descendez vous chauffer », dit Georges à la vieille
Qui gémit de la sorte, à son arbre pareille.
« Je ne puis, vos bêtes vont me mordre et j’ai peur !
Répond la sorcière, je vous en prie, chasseur,
Frappez-les sur le dos avec cette baguette. »
« Ah ça ! l’âge vous a-t-il fait perdre la tête ?
Battre mes animaux ! qu’avez-vous à cacher ?
Descendez ou je viens moi-même vous chercher. »
« Je n’ai pas peur de vous », « descendez ou je tire. »
Mais la sorcière, avec un méchant sourire,
Dit : « Tirez, vos balles ne me feront rien. »
Georges comprend alors tout, et se souvient
De ce qu’il a appris lors de ses voyages
Au sujet des noires sorcières, s’en soulage,
Arrache deux boutons d’argent de son vêtement,
Les fait couler dans son arme fort adroitement,
Et s’écrie : « Je sais bien qui tu es, sorcière !
Descends, dis-moi ce que tu as fait à mon frère,
Ou je te fais subir les plus affreux tourments. »
La sorcière, trouvant son ennemi alarmant,
Tente d’abord de fuir, mais le vaillant Georges
L’attrape, et lui mettant le pied sur la gorge,
Répète : « Qu’as-tu fait à mon frère, réponds !
Je te jetterai dans le feu comme un vil crépon
S’il lui est arrivé malheur ! » « Grâce, grâce !
Crie la sorcière dont la langue s’embarrasse,
Je l’ai changé en pierre avec ses animaux,
Mais je peux les ramener des gouffres fantômaux. »
S’approchant de la fosse emplie de ses victimes,
Elle les ramène, mais pour ses grands crimes
Doit payer. Les bêtes de Robert le chasseur
La déchiquettent et la dévorent avec fureur ;
La forêt disparaît, Georges et son frère
S’embrassent dans les pleurs et dans la lumière
Et retournent au palais, tous les deux se jurant
De ne plus voyager, jamais se séparant,
Aidant tous les manants qu’ils voient en détresse,
Toujours heureux, comme la belle princesse.

[FIN DU CONTE: LES DEUX FRÈRES]



Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène  

samedi 23 décembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie XIX)

CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE xix)


XIX. Ce que fit Georges pour retrouver son frère

Georges trouve plantée la lame d’acier
Dans le tronc d’un arbre par les ans émacié,
A moitié rouillée et à moitié brillante :
Son frère est vivant, mais d’une vie vacillante,
Et à le sauver de la mort se décidant,
Georges comme lui va bientôt vers l’Occident
Avec ses animaux, et arrive à la ville
Qui attend son frère, morne et intranquille.
Il ressemble tellement à Robert qu’on le croit
De retour, et qu’il est le gendre du roi ;
Le prince est de retour ! Quelle douce allégresse !
Quel bonheur pour le roi et pour la princesse !
Georges voit qu’on se trompe, et ne croit pas urgent
De dire au peuple la vérité, en songeant
Qu’il la doit toutefois au roi et à sa fille
Et qu’il doit consoler la royale famille.
Seul avec la princesse, il lui dit qui il est ;
Elle pleure et s’écrie : « Ramenez-le, s’il vous plaît ! »
Et lui raconte aussi comment son prince et maître
A fini dans les bois profonds par disparaître.
Georges lui répond : « Ne vous inquiétez pas,
Princesse, je sauverai mon frère du trépas
Et vous le ramènerai, même au prix de ma vie. »
Suivi par ses bêtes par les ombres suivies,
Il part pour la forêt et voit, comme Robert,
Une biche blanche dans son firmament vert,
La poursuit jusqu’au soir, se perd et se repose,
Puis entend la même voix plaintive et morose
De la vieille femme qui tremble et qui a froid
Et semble victime d’un indicible effroi.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

lundi 18 décembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie XVIII)

CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XVIIi)


XVIII. La rencontre que fit Robert au cœur de la forêt

Robert, perdu tout à fait dans l’obscurité,
Se décide à camper, fort las et irrité.
Il s’assied sur l’herbe et ses bêtes le suivent,
Et entend tout à coup une voix plaintive,
Se retourne, mais ne voit nul être vivant ;
Il entend encore, dans les moments suivants,
Un long gémissement, et voit une vieille
Assise sur un arbre à elle pareille,
Qui se lamente et lui dit : « Aidez-moi, j’ai froid ! »
« Descendez vous chauffer », répond-il sans effroi.
« Je n’ose le faire, j’ai peur de vos bêtes. »
« Ne craignez rien. » « J’ai peur ! Prenez cette baguette
Et donnez-leur un coup sur le dos, s’il vous plaît. »
Robert, pour rassurer cette vieille, le fait,
Ses bêtes aussitôt sont changées en pierre,
La vieille femme est en effet une sorcière,
Elle descend, frappe le chasseur étonné
Et le change aussi en pierre ; le coup donné,
Elle rit, et forte malgré sa grande bosse,
Met toutes les pierres dans une large fosse
Remplie de victimes au même triste sort.

La belle princesse, cependant, de la mort
De son époux chéri tremble et se lamente,
L’aurore la blesse et la nuit la tourmente,
Avec son père elle fait chercher son mari,
Mais les chasseurs les plus vieux et aguerris
Ne peuvent le trouver, ni lui ni ses bêtes.
Au plus fort des douleurs de la princesse inquiète,
Le frère de Robert, Georges le vaillant,
Après un voyage malheureux en Orient,
Retourne à la ville, l’âme bien amère,
Pour savoir comment va son bien-aimé frère.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 17 décembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie XVII)

CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XViI)


XVII. Ce qui advint de Robert lors d’une partie de chasse dans une dangereuse forêt

Robert était heureux et aimait tendrement
Sa princesse éprise d’un époux et amant,
Et ayant conservé le goût de la chasse,
Il allait dans les bois, sa première classe.

Près de la capitale, autrefois, il y avait
Une grande forêt où le soir rêvait
Et qu’on disait emplie de mille créatures
Et de mille hasards de différentes natures,
Aussi profonde que la plus profonde mer,
Aussi dangereuse qu’elle l’est en hiver ;
On la disait aussi, la forêt meurtrière,
Hantée par d’antiques et puissantes sorcières,
Et on racontait qu’on ne pouvait en sortir.
Robert avait envie, pour chasser, d’y partir,
Le roi s’y opposait, mais à force d’instances
Il finit par céder, lui faisant confiance.
Avec une grande troupe le chasseur part
Joyeux, voulant braver de différents hasards.
En voyant des arbres les premières branches,
Il voit une biche comme la neige blanche,
Commande à ses chasseurs de l’attendre, et tout prêt 
Se met à poursuivre sa proie dans la forêt.
Elle ne se laisse pas prendre, et l’entraîne
De plus en plus dans les ténèbres lointaines
Des arbres et des fleurs, en s’arrêtant parfois ;
Robert court, la biche court, Robert la revoit
Une dernière fois, avant que sans paresse
Dans les bois infinis elle ne disparaisse.
Il sonne alors du cor, mais on ne l’entend point,
L’heure est sombre et tardive et ses chasseurs sont loin,
Après l’avoir appelé, cherché, brandi leurs armes,
Ils retournent au palais y répandre l’alarme. 

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

vendredi 15 décembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie XVI)

 CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XVi)


XVI. Comment Robert devint l’époux de la princesse

Le roi dit à Robert : « Diffamer un brave,
Ce que vous déclarez, jeune homme, est très grave.
Quels sont vos arguments ? » Robert répond : « Mon roi,
Regardez. » De son sac il brandit sans effroi
Les têtes du dragon en ouvrant leurs mâchoires,
Et dit au maréchal : « Voleur de ma victoire,
Où sont les sept langues de ce dragon hideux ? »
« Les dragons n’en ont pas ! » « C’est bien se moquer d’eux ! »
Réplique le chasseur preux avec ironie,
Et dans les mâchoires devant lui réunies
Met les langues, puis au roi furieux et surpris
Montre le beau mouchoir qu’à la belle il a pris
Et lui demande : « A qui avez-vous, ma princesse,
Ma beauté que j’aime de toute ma tendresse,
Donné votre mouchoir ? » « A vous, brave chasseur »,
Répond la princesse en souriant avec douceur.
Le roi fait arrêter son maréchal blême
Et le condamne à mort. La princesse qu’il aime
Devient l’épouse de Robert, comblé d’honneurs.
Le jour suivant, le roi le nomme gouverneur
Général de l’Empire, et bien qu’il soit puissant
Et riche, il n’oublie pas qu’il fut pauvre en chassant,
Fait aussitôt venir deux âmes très chères :
Son maître bien-aimé et son bien-aimé père,
Et les comble de beaux présents. Il fait venir
Son aubergiste aussi, et lui dit : « Pour tenir
Comme votre hardi pari votre promesse,
Et puisque vous voyez ma femme la princesse,
Vous devez me céder toute votre maison. »
L’aubergiste répond : « Oui, vous avez raison. »
Robert alors reprend : « Vous êtes honorable,
Mais je ne ferai pas de vous un misérable.
Gardez votre maison et vos propriétés
Et de les perdre ne soyez pas inquiété. »
Et Robert rend aussi à son aubergiste
Toutes ses pièces d’or, de les revoir point triste.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

vendredi 8 décembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie XV)

 CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XV)


XV. Comment Robert obtint audience auprès du roi

« Ah, çà ! s’écrie l’hôte, oui, jusqu’à maintenant
Vous avez accompli des exploits étonnants,
Mais vous ne pouvez pas épouser la princesse !
Même pour vous c’est une impossible prouesse,
Puisque c’est aujourd’hui, dans deux heures, je crois,
Qu’elle sera mariée au maréchal du roi. »
Robert répond : « Et moi je parie mille pièces
Que je l’épouserai. » « Eh bien, quelle hardiesse !
Dit l’hôte, mais puisque vous perdez la raison,
Je parie mon jardin ainsi que ma maison
Que vous n’épouserez qu’une prison sombre. »

Surpris qu’on lui parle d’animaux sans nombre,
Le roi demande à sa fille : « Qu’y a-t-il ici ?
On m’a conté, hier, de bien curieux récits !
D’où viennent ces bêtes, et que te veulent-elles ? »
« Père, ne soyez pas à mon vœu rebelle,
Lui répond la princesse, et envoyez chercher
Leur maître, et vous saurez ce qu’on vous a caché. »
Le roi envoie chercher dans tout le royaume
Le maître des bêtes, qui Robert se nomme.
Un messager le trouve, il lui dit : « Fais savoir
A notre roi qu’à sept heures je viens le voir,
Et dis-lui aussi de ne point marier sa fille,
Car au mensonge il ne peut marier sa famille. »
Le messager remplit sa mission. S’inquiétant,
Le roi doute, suspend le mariage et attend.
Robert arrive avec ses bêtes fidèles,
Le roi le fait asseoir à la grande salle
Entre lui et sa fille, et le vil maréchal
Est de l’autre côté, tremblant du sort fatal.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène