CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XX)
XX. Comment Georges sauva son frère Robert des
griffes de la vieille sorcière
« Descendez
vous chauffer », dit Georges à la vieille
Qui
gémit de la sorte, à son arbre pareille.
« Je
ne puis, vos bêtes vont me mordre et j’ai peur !
Répond
la sorcière, je vous en prie, chasseur,
Frappez-les
sur le dos avec cette baguette. »
« Ah
ça ! l’âge vous a-t-il fait perdre la tête ?
Battre
mes animaux ! qu’avez-vous à cacher ?
Descendez
ou je viens moi-même vous chercher. »
« Je
n’ai pas peur de vous », « descendez ou je tire. »
Mais
la sorcière, avec un méchant sourire,
Dit :
« Tirez, vos balles ne me feront rien. »
Georges
comprend alors tout, et se souvient
De
ce qu’il a appris lors de ses voyages
Au
sujet des noires sorcières, s’en soulage,
Arrache
deux boutons d’argent de son vêtement,
Les
fait couler dans son arme fort adroitement,
Et
s’écrie : « Je sais bien qui tu es, sorcière !
Descends,
dis-moi ce que tu as fait à mon frère,
Ou
je te fais subir les plus affreux tourments. »
La
sorcière, trouvant son ennemi alarmant,
Tente
d’abord de fuir, mais le vaillant Georges
L’attrape,
et lui mettant le pied sur la gorge,
Répète :
« Qu’as-tu fait à mon frère, réponds !
Je
te jetterai dans le feu comme un vil crépon
S’il
lui est arrivé malheur ! » « Grâce, grâce !
Crie
la sorcière dont la langue s’embarrasse,
Je
l’ai changé en pierre avec ses animaux,
Mais
je peux les ramener des gouffres fantômaux. »
S’approchant
de la fosse emplie de ses victimes,
Elle
les ramène, mais pour ses grands crimes
Doit
payer. Les bêtes de Robert le chasseur
La
déchiquettent et la dévorent avec fureur ;
La
forêt disparaît, Georges et son frère
S’embrassent
dans les pleurs et dans la lumière
Et
retournent au palais, tous les deux se jurant
De
ne plus voyager, jamais se séparant,
Aidant
tous les manants qu’ils voient en détresse,
Toujours
heureux, comme la belle princesse.
[FIN DU CONTE: LES DEUX FRÈRES]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2194.
Affichage des articles dont le libellé est Robert. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Robert. Afficher tous les articles
vendredi 29 décembre 2017
Conte: Les deux frères (Partie XX)
samedi 23 décembre 2017
Conte: Les deux frères (Partie XIX)
CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE xix)
XIX. Ce que fit Georges pour retrouver son frère
Georges
trouve plantée la lame d’acier
Dans
le tronc d’un arbre par les ans émacié,
A
moitié rouillée et à moitié brillante :
Son
frère est vivant, mais d’une vie vacillante,
Et
à le sauver de la mort se décidant,
Georges
comme lui va bientôt vers l’Occident
Avec
ses animaux, et arrive à la ville
Qui
attend son frère, morne et intranquille.
Il
ressemble tellement à Robert qu’on le croit
De
retour, et qu’il est le gendre du roi ;
Le
prince est de retour ! Quelle douce allégresse !
Quel
bonheur pour le roi et pour la princesse !
Georges
voit qu’on se trompe, et ne croit pas urgent
De
dire au peuple la vérité, en songeant
Qu’il
la doit toutefois au roi et à sa fille
Et
qu’il doit consoler la royale famille.
Seul
avec la princesse, il lui dit qui il est ;
Elle
pleure et s’écrie : « Ramenez-le, s’il vous plaît ! »
Et
lui raconte aussi comment son prince et maître
A
fini dans les bois profonds par disparaître.
Georges
lui répond : « Ne vous inquiétez pas,
Princesse,
je sauverai mon frère du trépas
Et
vous le ramènerai, même au prix de ma vie. »
Suivi
par ses bêtes par les ombres suivies,
Il
part pour la forêt et voit, comme Robert,
Une
biche blanche dans son firmament vert,
La
poursuit jusqu’au soir, se perd et se repose,
Puis
entend la même voix plaintive et morose
De
la vieille femme qui tremble et qui a froid
Et
semble victime d’un indicible effroi.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
lundi 18 décembre 2017
Conte: Les deux frères (Partie XVIII)
CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XVIIi)
XVIII. La rencontre que fit Robert au cœur de la
forêt
Robert,
perdu tout à fait dans l’obscurité,
Se
décide à camper, fort las et irrité.
Il
s’assied sur l’herbe et ses bêtes le suivent,
Et
entend tout à coup une voix plaintive,
Se
retourne, mais ne voit nul être vivant ;
Il
entend encore, dans les moments suivants,
Un
long gémissement, et voit une vieille
Assise
sur un arbre à elle pareille,
Qui
se lamente et lui dit : « Aidez-moi, j’ai froid ! »
« Descendez
vous chauffer », répond-il sans effroi.
« Je
n’ose le faire, j’ai peur de vos bêtes. »
« Ne
craignez rien. » « J’ai peur ! Prenez cette baguette
Et
donnez-leur un coup sur le dos, s’il vous plaît. »
Robert,
pour rassurer cette vieille, le fait,
Ses
bêtes aussitôt sont changées en pierre,
La
vieille femme est en effet une sorcière,
Elle
descend, frappe le chasseur étonné
Et
le change aussi en pierre ; le coup donné,
Elle
rit, et forte malgré sa grande bosse,
Met
toutes les pierres dans une large fosse
Remplie
de victimes au même triste sort.
La
belle princesse, cependant, de la mort
De
son époux chéri tremble et se lamente,
L’aurore
la blesse et la nuit la tourmente,
Avec
son père elle fait chercher son mari,
Mais
les chasseurs les plus vieux et aguerris
Ne
peuvent le trouver, ni lui ni ses bêtes.
Au
plus fort des douleurs de la princesse inquiète,
Le
frère de Robert, Georges le vaillant,
Après
un voyage malheureux en Orient,
Retourne
à la ville, l’âme bien amère,
Pour
savoir comment va son bien-aimé frère.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
dimanche 17 décembre 2017
Conte: Les deux frères (Partie XVII)
CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XViI)
XVII. Ce qui advint de Robert lors d’une partie de
chasse dans une dangereuse forêt
Robert
était heureux et aimait tendrement
Sa
princesse éprise d’un époux et amant,
Et
ayant conservé le goût de la chasse,
Il
allait dans les bois, sa première classe.
Près
de la capitale, autrefois, il y avait
Une
grande forêt où le soir rêvait
Et
qu’on disait emplie de mille créatures
Et
de mille hasards de différentes natures,
Aussi
profonde que la plus profonde mer,
Aussi
dangereuse qu’elle l’est en hiver ;
On
la disait aussi, la forêt meurtrière,
Hantée
par d’antiques et puissantes sorcières,
Et
on racontait qu’on ne pouvait en sortir.
Robert
avait envie, pour chasser, d’y partir,
Le
roi s’y opposait, mais à force d’instances
Il
finit par céder, lui faisant confiance.
Avec
une grande troupe le chasseur part
Joyeux,
voulant braver de différents hasards.
En
voyant des arbres les premières branches,
Il
voit une biche comme la neige blanche,
Commande
à ses chasseurs de l’attendre, et tout prêt
Se
met à poursuivre sa proie dans la forêt.
Elle
ne se laisse pas prendre, et l’entraîne
De
plus en plus dans les ténèbres lointaines
Des
arbres et des fleurs, en s’arrêtant parfois ;
Robert
court, la biche court, Robert la revoit
Une
dernière fois, avant que sans paresse
Dans
les bois infinis elle ne disparaisse.
Il
sonne alors du cor, mais on ne l’entend point,
L’heure
est sombre et tardive et ses chasseurs sont loin,
Après
l’avoir appelé, cherché, brandi leurs armes,
Ils
retournent au palais y répandre l’alarme.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
vendredi 15 décembre 2017
Conte: Les deux frères (Partie XVI)
CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XVi)
XVI. Comment Robert devint l’époux de la princesse
Le
roi dit à Robert : « Diffamer un brave,
Ce
que vous déclarez, jeune homme, est très grave.
Quels
sont vos arguments ? » Robert répond : « Mon roi,
Regardez. »
De son sac il brandit sans effroi
Les
têtes du dragon en ouvrant leurs mâchoires,
Et
dit au maréchal : « Voleur de ma victoire,
Où
sont les sept langues de ce dragon hideux ? »
« Les
dragons n’en ont pas ! » « C’est bien se moquer d’eux ! »
Réplique
le chasseur preux avec ironie,
Et
dans les mâchoires devant lui réunies
Met
les langues, puis au roi furieux et surpris
Montre
le beau mouchoir qu’à la belle il a pris
Et
lui demande : « A qui avez-vous, ma princesse,
Ma
beauté que j’aime de toute ma tendresse,
Donné
votre mouchoir ? » « A vous, brave chasseur »,
Répond
la princesse en souriant avec douceur.
Le
roi fait arrêter son maréchal blême
Et
le condamne à mort. La princesse qu’il aime
Devient
l’épouse de Robert, comblé d’honneurs.
Le
jour suivant, le roi le nomme gouverneur
Général
de l’Empire, et bien qu’il soit puissant
Et
riche, il n’oublie pas qu’il fut pauvre en chassant,
Fait
aussitôt venir deux âmes très chères :
Son
maître bien-aimé et son bien-aimé père,
Et
les comble de beaux présents. Il fait venir
Son
aubergiste aussi, et lui dit : « Pour tenir
Comme
votre hardi pari votre promesse,
Et
puisque vous voyez ma femme la princesse,
Vous
devez me céder toute votre maison. »
L’aubergiste
répond : « Oui, vous avez raison. »
Robert
alors reprend : « Vous êtes honorable,
Mais
je ne ferai pas de vous un misérable.
Gardez
votre maison et vos propriétés
Et
de les perdre ne soyez pas inquiété. »
Et
Robert rend aussi à son aubergiste
Toutes
ses pièces d’or, de les revoir point triste.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
vendredi 8 décembre 2017
Conte: Les deux frères (Partie XV)
CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XV)
XV. Comment Robert obtint audience auprès du roi
« Ah,
çà ! s’écrie l’hôte, oui, jusqu’à maintenant
Vous
avez accompli des exploits étonnants,
Mais
vous ne pouvez pas épouser la princesse !
Même
pour vous c’est une impossible prouesse,
Puisque
c’est aujourd’hui, dans deux heures, je crois,
Qu’elle
sera mariée au maréchal du roi. »
Robert
répond : « Et moi je parie mille pièces
Que
je l’épouserai. » « Eh bien, quelle hardiesse !
Dit
l’hôte, mais puisque vous perdez la raison,
Je
parie mon jardin ainsi que ma maison
Que
vous n’épouserez qu’une prison sombre. »
Surpris
qu’on lui parle d’animaux sans nombre,
Le
roi demande à sa fille : « Qu’y a-t-il ici ?
On
m’a conté, hier, de bien curieux récits !
D’où
viennent ces bêtes, et que te veulent-elles ? »
« Père,
ne soyez pas à mon vœu rebelle,
Lui
répond la princesse, et envoyez chercher
Leur
maître, et vous saurez ce qu’on vous a caché. »
Le
roi envoie chercher dans tout le royaume
Le
maître des bêtes, qui Robert se nomme.
Un
messager le trouve, il lui dit : « Fais savoir
A
notre roi qu’à sept heures je viens le voir,
Et
dis-lui aussi de ne point marier sa fille,
Car
au mensonge il ne peut marier sa famille. »
Le
messager remplit sa mission. S’inquiétant,
Le
roi doute, suspend le mariage et attend.
Robert
arrive avec ses bêtes fidèles,
Le
roi le fait asseoir à la grande salle
Entre
lui et sa fille, et le vil maréchal
Est
de l’autre côté, tremblant du sort fatal.
[A SUIVRE]
Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
dimanche 3 décembre 2017
Conte: Les deux frères (Partie XIV)
CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XIV)
XIV. Ce que les animaux de Robert lui apportèrent
La
princesse demande au lièvre fidèle
Pourquoi
il est venu et ce qu’il veut d’elle.
Il
répond : « Mon maître, qui est le vrai vainqueur
Du
funeste dragon comme de votre cœur
Et
qui brava deux fois la Mort redoutable,
M’a
chargé d’apporter du pain de la table
Du
roi. » La princesse se lève avec entrain
Et
ordonne à un valet d’apporter du pain.
Le
lièvre dit encor : « Merci, bonne princesse,
Mais
les chiens du boucher m’ont poursuivi sans cesse,
Et
pourront m’enlever tout mon précieux butin.
Souffrez
que pour me protéger de ces lutins
Le
boulanger jusqu’à l’auberge m’accompagne. »
Le
boulanger le fait. « C’est donc moi qui gagne !
Dit
Robert à son hôte. Une deuxième fois
Parions
pour la viande de la table du roi. »
Mais
son hôte n’ose plus parier encore.
Le
renard, cependant, s’en va dès l’aurore
Au
palais, évite plus adroitement les chiens,
Et
avec la viande au maître vite revient.
Le
loup revient aussi avec des légumes,
L’ours
chargé de compote, et d’un bon vin qui fume
Le
lion. Robert est tout content d’eux et de lui
Et
il dit fièrement à l’aubergiste ébloui :
« Maintenant,
faisons un grand repas ! » En lui donne
Et
à ses animaux, car son âme est bonne,
Heureux
que sa belle princesse avec amour
Malgré
le maréchal pense à lui toujours.
Il
dit ensuite à son hôte : « Je vous laisse,
C’est
moi qui épouserai la belle princesse. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
Inscription à :
Articles (Atom)