vendredi 24 novembre 2017

Conte: Les deux frères (Partie XIII)

 CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE XIII)


XIII. La deuxième mission du lièvre

A la ville de sa princesse au front charmant
Robert revient, et la trouve en grand mouvement 
Et en préparatifs d’une grande fête.
Il s’en étonne et il demande à son hôte :
« D’où vient donc tant de joie ? La ville, l’an dernier,
Etait noire d’un deuil qu’elle semble nier. »
L’hôtelier lui répond : « Grâce au Maréchal brave
Du dragon la ville n’est plus la sombre esclave.
Il a tué la bête et dompté son courroux,
Et de la princesse sera demain l’époux. »
« C’est moi qui ai tué la bête redoutable,
Le roi m’honorera, je mangerai à sa table. »
« Eh bien ! je parie, dans ce cas, cent pièces d’or
Que vous ne pouvez pas y réussir. » « Alors,
Je tiens votre pari ! » et Robert appelle
Son lièvre qui vient en courant avec zèle,
Et lui commande : « Va au palais m’apporter
Du pain royal. » « Les chiens du roi vont m’inquiéter,
Se dit le lièvre, mais il faut que j’en cherche. »
Et le brave animal se met bientôt en marche.
Des chiens, en le voyant, s’élancent sur ses pas,
Il court et promptement pour fuir le trépas
Se réfugie dans une vieille guérite.
Les chiens arrivent, hurlent, aboient et s’irritent,
Une sentinelle, se fâchant de leur bruit,
Les chasse avec un grand bâton ; la meute fuit,
Et le lièvre part, va au château et se glisse
Sous la chaise de la princesse. Avec malice
Il se met à gratter son petit pied. « Eh bien !
Dit-elle en pensant que c’est un petit chien,
Reste tranquille. » puis se baisse et voit le lièvre,
Trouve à son col, avec étonnement et fièvre,
Une parcelle de son collier bleu, le prend
Et l’emporte aussitôt dans sa chambre en courant.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

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