vendredi 27 octobre 2017

Conte: Les deux frères (Partie V)

CONTE: LES DEUX FRÈRES (PARTIE V)


V. Le lièvre que Georges et Robert rencontrèrent dans une forêt

Le chasseur, quelques jours après, aux deux frères
Dit : « Soyez courageux sans être téméraires,
Et veillez l’un sur l’autre en bravant le danger.
Vous visiterez peut-être un pays étranger
Que vous ne connaissez pas, et des routes sombres,
Prenez ce grand poignard, plantez-le dans un arbre
Si vous vous séparez ; il est magique et luit
Quand vous êtes en vie, tous les deux, et vous suit
Comme va vous suivre ce chien fidèle
Qui court si vite qu’on croirait qu’il a des ailes. »
Et le chasseur leur donne aussi deux beaux fusils,
Leur or qu’il a gardé, quelques autres outils,
Et embrasse en versant des larmes ses pupilles
Qui sont depuis longtemps sa seule famille.
Ils l’embrassent eux aussi, les yeux mouillés de pleurs,
Et continuent leur route. Accablés de chaleur
Et cherchant un abri loin du ciel sans clémence,
Ils se trouvent, le soir, dans une forêt immense,
Mangent sans garder fût-ce une miette de pain
Et s’endorment, très las, sous un très grand sapin.
Ils se réveillent sans rien dans leur gibecière
Et sans pouvoir sortir de la forêt altière.
Georges charge son arme et dit : « On va mourir !
Si je vois quelque bête aux alentours courir
Je l’abattrai, et nous mangerons. » Il voit un lièvre
Qui court comme s’il était atteint de fièvre
Et qui s’arrête en leur disant avec douceur :
« Grâce ! ne me tuez pas, mes deux bons chasseurs !
Vous aurez deux levreaux si vous me laissez vivre. »
Les deux jumeaux consentent alors à le suivre,
Et il leur ramène deux levreaux si gracieux
Qu’ils les laissent vivre, en espérant trouver mieux.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

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