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samedi 18 novembre 2023

Mimemes, Soldat du vent

mimemes, soldat du vent

Mimemes, Soldat du vent,
Allait toujours en rêvant
Derrière le grand Voile.
Toujours d'étoile en étoile
Et de vision en vision,
Il regrettait les rayons
Et les printemps sublimes
Qui reluisaient aux cimes
D'un beau monde disparu
Où le soleil a couru,
La sueur au front, athlète
Qui fascine les poètes,
Illustre et toujours béni.
Maintenant, tout est fini,
C'est le trépas des roses
Jadis, pourtant, écloses,
Car l'hiver est parmi nous
Et la nature à genoux
En vain, aujourd'hui, implore
L'été et les aurores.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 29 septembre 2023

Hacadeno, Soldat du Ciel

hacadeno, soldat du ciel

Dans sa céleste demeure,
Hacadeno était mû
Par les forces supérieures
Et par des vents inconnus.

Son épée était grande
Comme une ville, un pays,
Sans attendre les offrandes,
Il a toujours obéi

Aux ordres les plus sombres,
Aux arrêts les plus cruels,
Il a plongé dans l'ombre
Maints royaumes des mortels,

Il a noyé le monde
Sous des déluges sans fin,
Il a envoyé les ondes
Briser des orgueils défunts,

Les tempêtes funestes
Et les foudres terrifiants,
Mais lui toujours il reste
Toujours aux cieux, ce géant.


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

mardi 22 août 2017

Conte: Marsi (Partie V)

CONTE: MARSI (PARTIE V)



V. Comment Marsi fut récompensé, et le coupable châtié

La princesse, en voyant cet homme inconnu d’elle,
Restée à son Marsi qu’elle aime fidèle,
Se retire dans sa chambre, pleure, gémit
Et pour son vrai fiancé mortellement frémit.
Elle est gravement et mystérieusement malade,
Et on ajourne le mariage. Maussade,
Le bon roi appelle ses médecins érudits.
Or ils sont tous confus, et chacun d’entre eux dit
Des choses fort vagues et fort différentes.

Pendant ce temps Marsi, corps faible et âme errante,
Presque mort, sur le sol est étendu, sanglant,
Et pousse des râles inégaux et violents.
Soudain le vieux mendiant, comme dans un rêve,
Apparaît, et Marsi ressuscité se lève.
Le vieux mendiant lui dit : « Au palais reviens
Et va revendiquer ce qui t’appartient,
Ton ennemi a osé te ravir ta place,
Et ta princesse est très malade et de tout lasse. »
Avec plus de zèle il vole, il nage et il court,
Ouvrant ses deux ailes : la colère et l’amour.
« C’est moi, Marsi, qui ai accompli votre tâche,
Et cet homme n’est qu’un imposteur et un lâche ! »
Dit-il au roi. Sa fille entend l’heureuse voix,
Court et avec bonheur ressuscité le voit.
« Marsi est mon fiancé, dit-elle à son père,
Tout ce qu’il vous a dit est vrai et sincère !
En récupérant votre anneau, il m’a laissé
Des preuves dans ce coffre. » Et le roi offensé
De demander au traître avec sa voix sévère :
« Qu’y a-t-il dans le coffre ? » Il ne peut que se taire
Et il tremble, par ce qui l’attend alarmé.
Marsi récupère, trois fois transformé,
Le bout de sa queue, ses plumes et ses écailles.
Il raconte comment, quittant la bataille,
Son camarade l’a abattu, et comment
Il a pu ramener l’anneau en un moment.
Le coupable est châtié. Marsi, avec tendresse,
Embrasse sa douce et fidèle princesse
Et il devient l’époux de la rare beauté.
Son père lui confie une principauté
A gouverner. Avec justice il la gouverne,
Traite bien les pauvres et ses subalternes,
En temps de paix est bon, en temps de guerre est preux,
Et comme le mendiant l’a prédit vit heureux.

[FIN DU CONTE: MARSI]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

vendredi 18 août 2017

Conte: Marsi (Partie IV)

CONTE: MARSI (PARTIE iv)


IV. La trahison dont Marsi fut victime

Avant de s’en aller, le soldat réfléchit,
Se tourne ensuite vers la princesse et lui dit :
« Vous avez bien raison. Pour obtenir justice
Si je suis victime de quelque artifice,
Pour nous protéger de nos ennemis sans merci,
Je laisserai des preuves qui montrent que Marsi
A bien trouvé l’anneau, objet de son zèle :
Prenez sans hésiter deux plumes de mes ailes,
Quand je serai pigeon. Quand je serai poisson,
Huit écailles d’argent, puis au lièvre passons :
Coupez le bout de ma queue ». La princesse
Obéit, et Marsi, bercé par les promesses,
S’envole de nouveau avec l’anneau précieux
Nageant dans l’eau, courant sur terre, errant aux cieux.
Or un camarade, torturé par l’envie,
Le guette à son retour, pour le laisser sans vie,
Non loin de sa tente, son fusil à la main.
Il l’abat, prend l’anneau, et il va, l’inhumain,
Et raconte au bon roi sa fausse prouesse
Qui, content, affirme sa première promesse.
La bataille bientôt connaît un grand changement
Grâce aux redoutables pouvoirs du talisman :
L’armée de l’ennemi est mise en déroute,
Le roi, qui se croyait perdu sans aucun doute,
Terrasse l’autre roi, s’empare de ses biens
Et à sa capitale triomphant revient,
Organise pour tous un festin magnifique,
Empli de vin, de joie, de vers et de musique,
Et à la princesse présente son fiancé
Et lui dit qu’il sera dûment récompensé. 

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

mercredi 16 août 2017

Conte: Marsi (Partie III)

CONTE: MARSI (PARTIE IIi)


III. Ce que fit Marsi pour accomplir sa mission

Aussi séduisante que soit la récompense,
Aucun guerrier à la convoiter ne pense
Car tous se préparent à un combat imminent
Et il faut sept jours pour trouver le talisman.
Marsi se souvient de ce qu’a dit le hère
Et pour savoir s’il a conté des chimères
Veut bien mettre à l’œuvre ses prétendus pouvoir.
Il dit au roi : « Trouver l’anneau est un devoir,
Majesté, je le puis faire avec promptitude.
Tenir vos promesses est votre habitude,
Et j’espère, mon roi, que vous n’oublierez pas
Votre humble serviteur, zélé jusqu’au trépas. »
Le roi lui promet sa bienveillance éternelle
D’une façon auguste et bien solennelle.
Marsi s’en va, et juste après on voit courir
Un lièvre, comme s’il avait peur de mourir.
Marsi a réussi sa métamorphose.
Au bord de la Theiss, il devient autre chose :
Un brochet, et il nage avec grande vigueur.
Arrivé à l’autre bord vite et sans langueur,
Il se change en pigeon, emploie sa vitesse,
Entre dans la chambre de la belle princesse
Et se pose sur ses genoux. Elle sourit
Et le caresse avec douceur ; il la chérit
Et aime son visage aussi blanc que l’aurore.
Il profite de sa forme un moment encore
Puis redevient Marsi, explique sa mission
Et dit aussi à la princesse sa passion.
D’épouser un brave soldat elle est contente,
Sans prolonger encor sa dangereuse attente,
Elle donne l’anneau à son futur époux
Et lui dit : « Vos succès rendront beaucoup jaloux.
Prenez garde, seigneur, car la méchante envie
Veut toujours contempler ses ennemis sans vie. »

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

mardi 15 août 2017

Conte: Marsi (Partie II)

CONTE: MARSI (PARTIE Ii)


II. Comment Marsi fut pris dans la garde royale, et la promesse du roi

Marsi est dans une grande ville, le soir,
Et il entend des cris de guerre, avant de voir
De jeunes gens danser sur la place publique
Autour d’une grande table métallique
Qu’appesantissent comme une aurore sans fin
Plusieurs piles d’écus et des cruches de vin.
Le nombre des jeunes soldats vite augmente
Que ne peut alarmer la guerre alarmante,
Et ils sont recrutés et payés sur-le-champ.
Le bon Marsi trouve tout cela alléchant,
Boit un verre, met un casque sur sa tête
Et de nouveau devient soldat. Ses armes sont prêtes,
Il entre en campagne donc dès le lendemain.
Grâce à sa belle taille et à ses grandes mains,
A sa célérité et à ses deux poings fermes
Et à son maniement merveilleux des armes,
Dans la garde royale il est rapidement pris,
Et a beaucoup d’ennemis, de son succès surpris.

Le roi d’un ennemi puissant est la cible,
Un anneau magique le rendait invincible,
Mais malheureusement il l’avait oublié.
Par l’armée de son ennemi il est humilié
Car elle est très vaillante, et surtout plus nombreuse.
Pour sortir de cette situation affreuse,
Le roi déclara, sans l’anneau désespéré,
« En épousant ma fille il sera honoré,
Celui qui est assez brave et assez rapide
Pour me rapporter mon anneau aux cent rides
Avant que le combat ne commence, et avant
Que tout ne soit perdu comme une paille au vent. »

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène 

samedi 12 août 2017

Conte: Marsi (Partie I)

CONTE: marsi (PARTIE I)

I. Le voyage de Marsi

Marsi avait été plusieurs années soldat.
C’était un bon garçon, toujours joyeux, point fat,
Qu’on ne voyait jamais un peu triste ou malade,
Et qui partageait tout avec ses camarades.
Son service fini, il était sans chevrons
Bien qu’il fût brave et qu’il ne fût point fanfaron.
Son père était mort à son retour. L’héritage
Fut vite décidé à son désavantage :
Ses frères prirent tout, et Marsi, lui, n’eut droit –
Car on l’avait jugé le plus riche des trois –
Qu’à une petite pièce de dix centimes.
Sans perdre son temps à faire la victime,
Voilà qu’il part avec sa piécette chercher
Fortune, et qu’il se met au hasard à marcher.
En route, au bord d’une forêt, il rencontre
Un vieux mendiant vêtu de loques, qui lui montre
Sa main vide et supplie. Marsi se dit : « Voilà
Un homme beaucoup plus pauvre que moi et las ! »
Et lui donne sa pièce avec un sourire.
Le vieux mendiant sourit aussi avant de dire :
« Merci, bon jeune homme. Vous êtes généreux
Et vous serez comme vous devez l’être heureux.
Quel est votre plus cher souhait ? » « Je désire,
Répond Marsi, qui ne peut s’empêcher de rire,
Me métamorphoser quand je veux en poisson,
En lièvre et en pigeon. » « Alors des trois façons
Vous pourrez vous changer quand bon il vous semble.
Adieu, jeune homme au bon cœur. Nous serons ensemble. »
Le vieux mendiant s’en va, Marsi reste étonné
Puis pense que le vieux est fou ou bien damné
Et rendu insensé par sa grande misère,
Et il poursuit sa route en oubliant ce hère.

[A SUIVRE]


Par : Mohamed Yosri Ben Hemdène

dimanche 11 janvier 2015

Conte: La Fleur du rocher (Partie V)

CONTE: LA FLEUR DU ROCHER (PARTIE V


V. La mort de Jean Cate et de la Fleur du rocher, qui firent à leurs enfants de valeureux présents

Les années passèrent ; à Jean Cate Dieu fit présent
D’un garçon de seize ans et d’une fille de treize ans,
Et lui et sa femme, fatigués des batailles,
Sentaient la vieillesse leur courber la taille,
Leur rider le front et leur blanchir les cheveux.
La Fleur du rocher dit à son mari : « Je veux,
Car je suis souffrante, ne plus suivre l’armée,
Et, loin de la guerre, ne plus être alarmée. »
Ils se retirèrent à Brest avec leurs enfants.
Jean Cate, pour le combat rude ne plus s’échauffant,
Confia le secret de son épée enchantée,
Du sang de milliers de héros ensanglantée,
A son fils, et lui dit : « Cache-le aux vivants. »
La Fleur du rocher, sa dernière heure arrivant,
Dit à sa fille chérie : « La vie est éphémère,
Avant de mourir, comme la mère de ta mère,
Je te donne ma baguette, ma bouteille et mes clefs.
Si ton frère devient, un jour, comme ton père chef,
Et si tu le suis dans ses victoires sûres,
Avec cette bouteille tu guériras les blessures ;
La baguette est magique et a de grands pouvoirs.
Il y a des trésors que tout homme rêve d’avoir,
Cachés dans mon château, lui-même caché sous terre,
Et dont les mortels ignorent le mystère,
La Houle de la Corbière est son magique chemin
Qui doit rester, ma fille, inconnu des humains.
Conserve bien ses clés précieuses que je t’offre
Car de vos grands trésors elles ouvrent les coffres. »
La mère expira en en lui faisant le don.
Elle conserva les clés pendues par un cordon
A son cou, et resta quatre ans avec son père
Qui tomba malade et dit à son fils : « J’espère
Que ta sœur te suivra à l’armée et toujours.
Je vous chéris tous deux, mes éternels amours ;
Puisse le destin s’emplir pour vous de clémence ! 
Ta sœur a les clés de vos trésors immenses
Que nous avons pris soin au château de cacher.
Cette lettre signée de mon sang, pour les chercher,
Va vous permettre de trouver votre route. »

Jean Cate mourut, et nul ne sait, sans doute,
Si ses enfants allèrent au château familial
Chercher leurs trésors que deux gardes au front loyal
Jusqu’à ce jour surveillent, éternels et fidèles,
En contemplant les arbres et les blanches hirondelles.

[FIN DU CONTE: LA FLEUR DU ROCHER]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

samedi 10 janvier 2015

Conte: La Fleur du rocher (Partie IV)

CONTE: LA FLEUR DU ROCHER (PARTIE IV


IV. Les prouesses de Jean, qui eut l’occasion d’éprouver son épée enchantée

Le commandant de Jean alla, un jour, le voir,
Et lui dit : « Tu as fui lâchement ton devoir,
Et tu as agi comme un ignoble pleutre.
On te fusillera ; c’est ce qu’on fait aux traîtres. »
Avant de repartir, il s’était aperçu
Qu’à la place du sabre grand qu’il avait reçu
Jean avait un autre, plus petit. L’homme glabre
S’écria : « Parbleu ! Où est, soldat, ton sabre ? »
Jean Cate lui répondit que, malgré tous ses soins,
On le lui vola. « Tu n’en auras plus besoin,
Repartit le bonhomme, une fois dans la tombe.
On attendra, d’abord, que la nuit tombe,
Et on te fusillera au fort demain matin. »
De notre héros ce n’était point le destin ;
L’ennemi attaqua, le soir. Pour faire riposte,
Le commandant de ses soldats changea les postes
Et fit libérer les prisonniers en renfort
En leur donnant l’ordre de défendre le fort
S’ils voulaient de nouveau faire partie de l’armée.
Content de se servir de son épée charmée,
Jean Cate lui demanda, afin de se racheter
Et de se faire pardonner enfin pour sa lâcheté,
De marcher en tête de tous ses autres frères.
Il accepta et lui dit, toujours sévère :
« Tu seras fusillé, mais par l’ennemi. Va, meurs. »
A la tête de l’armée, Jean commanda, sans peur,
A son épée : « Tranche à mille ennemis la tête. »
Mille soldats tombèrent, comme frappés par la tempête,
Le commandant, ébloui, cria : « Calamité !
Voilà un coup d’épée qui reste inimité. »
Les ennemis, étonnés d’abord, continuèrent
A s’avancer, et sur Jean Cate se ruèrent,
Mais il joua encor du sabre et fit périr
Cinq mille courageux soldats, sans coup férir.
Trois jours après, l’armée ennemie revint encore
Et assaillit le fort un peu après l’aurore ;
Jean dit à son épée : « Terrasse tous les ennemis. »
Pour vaincre toute l’armée moins de temps fut mis
Qu’il ne faut pour cligner de l’œil. Ses camarades
L’applaudirent, et Jean Cate monta vite en grade
Et devint un héros sans voir son front moitir.
Comme son régiment devait bientôt partir,
Il dit au commandant : « Je veux voir ma femme. »
« Oui, répondit-il, mais reviens vite. Madame
Sera cantinière, si certes elle y consent. »
« Je ne demeurerai pas trop longtemps absent,
Repartit Jean. Mais ma femme, fort belle et fort fière,
Viendra avec moi sans être cantinière. »
Il y consentit sans effort, et Jean alla
Voir sa femme, mère d’un beau garçon, qui s’installa
Au fort, et le suivit de victoire en victoire,
Remportant des batailles restées dans la mémoire,
Et soigna les blessés, qui n’étaient point nombreux,
A l’aide de sa bouteille emplie du baume heureux.
Jean monta de grade en grade avec assurance
Et devint, après le roi, premier en France.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

vendredi 9 janvier 2015

Conte: La Fleur du rocher (Partie III)

CONTE: LA FLEUR DU ROCHER (PARTIE III


III. Pourquoi Jean Cate revint au fort de la Corbière, et ce qui lui y arriva

Bien qu’il fût très content de devenir l’époux
De la Fleur du rocher dont les charmes étaient doux,
Jean n’était pas tranquille, et dans la solitude
Il repensait au fort avec inquiétude.
Tout le monde croyait sans doute qu’il déserta
Et que sa couardise loin des siens l’emporta,
Qu’il était un fuyard, un coureur et un lâche
Que dans les bras d’une amante il se cache,
Et en se souvenant de lui on le méprisait.
Assombri par cette pensée, il se disait :
« La Houle n’est pas loin du fort, si on y pénètre,
On va me retrouver et me reconnaître
Et je serai pris comme un ignoble voleur. »
Quand il y songeait, son front changeait de couleur
Et il devenait tout à coup triste et blême,
Mais il n’en parla à personne, même à sa femme.
Peu de temps après, ses beaux-parents, fort vieux,
Et dont l’âge faisait, comme la fortune, des envieux,
Tombèrent gravement malades et sentirent leur fin proche.
Le père, courageux comme un seigneur de vieille roche,
Appela son beau-fils et lui dit calmement :
« Avant de mourir comme j’ai vécu dignement,
Je vais vous faire, car je vous crois honorable,
Et car vous êtes soldat, un présent mémorable.
Autrefois, j’ai été guerrier. Prenez, mon cher,
Cette formidable épée dont je suis toujours fier,
Elle exaucera tous vos vœux, car elle est charmée
Et peut terrasser, en la tenant, une armée. »
Le seigneur dit ensuite à sa fille qu’il aimait :
« Lumière de mes yeux, ma fille, n’oublie jamais
De garder avec toi ces clefs que je t’offre
Et qui ouvrent, emplis de trésors, tous mes coffres. »
Le père mourut, et la mère, sans trembler du sort,
Dit à sa fille : « Je vais mourir comme il est mort ;
Prenez ma baguette et cette petite bouteille
Qui guérit de toutes les blessures vermeilles.
Emportez-les avec vous, sans être oublieux
Si vous décidez un jour de quitter ces lieux,
De les confier aux deux gardes de la porte. »
Quand la mère de la Fleur du rocher fut morte
Et que ses deux parents eurent été enterrés,
Jean dit à sa femme : « Comme toi je suis éploré,
Mais je ne te cache point que je crains que ma vie
Ne me soit, si nous restons ici, ravie.
De ce château jamais je ne me lasserai,
Mais, si les soldats m’y trouvaient, je passerais
En conseil de guerre, et ma mort serait certaine. »
« Cette grotte de ton fort est bien lointaine,
Lui répondit sa femme. Nul ne nous trouvera
Et jusqu’à ce château dans la grotte nous suivra.
Je ne comprends point ce désir qui te torture,
Pourquoi veux-tu ainsi courir les aventures
Alors que nous sommes riches et le serons toujours,
Comme nos enfants après nous ? Restons, mon amour. »
Mais Jean avait envie d’éprouver son épée,
Et, rêvant déjà de travaux et d’épopées,
Supplia sa femme qui finit par consentir.
Ils dirent aux deux gardiens, avant de repartir,
Que s’ils ne revenaient point de leur deuxième voyage
Le château serait à eux. Dans le sillage
De son mari, cette fois, la belle Fleur du rocher
Le suivit, et quand ils finirent par s’approcher
Du fort de la Corbière, Jean rejoignit son poste.
De son départ on sut la nouvelle funeste,
Et, comme il s’absenta dix-huit mois sans raison,
On l’arrêta bientôt et le mit en prison.
Sa femme, qui était pendant ce temps enceinte,
Alla demeurer près du fort, et Jean, sans crainte,
Lui défendit de se servir, pour le sauver,
De sa baguette, afin de ne pas le priver
De l’occasion de faire usage de son arme
Et d’éprouver, dans la bataille, ses charmes.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène