CONTE: la fleur du rocher (PARTIE I)
Conte dédié à mon frère Firas
I. Comment
Jean Cate rencontra une mystérieuse dame dans la Houle de la Corbière, et le
serment qu’elle lui fit faire
Il y
avait un soldat qui s’appelait Jean Cate
Et,
quand il n’était pas de service, avait hâte
De descendre
le long de la falaise pêcher
Au pied
du fort de la Corbière, sur les rochers.
Un jour
que sa perche ne prenait pas grand’chose,
Il eut
envie d’aller voir un lieu dont on cause
Beaucoup
dans le pays, que jadis on appelait
La Houle
de la Corbière, et que l’on affublait
De mystérieux
pouvoirs. Les vieillards qui méditent
Disaient
que de belles fées jusqu’à ce jour l’habitent,
Et de
voir leur demeure Jean était bien curieux.
Descendant
de la Houle les rochers périlleux
Qui conduisaient
à une ténébreuse grotte,
Il marcha
sans savoir sur un peu de crotte,
Le pied
lui manqua, et bien qu’il fût fort adroit,
Il glissa
du haut de ce dangereux endroit,
Se meurtrit
un côté dans sa chute effrayante,
Et tomba
au fond de la tranchée verdoyante.
Il
perdit connaissance ; quand il ouvrit les yeux,
Il vit,
auprès de lui, une femme au front radieux
Qui lui
dit : « Mon pauvre Jean Cate, je doute
Que tu
aimes ce que ta curiosité te coûte. »
« Ah !
ma bonne Vierge, répondit le soldat,
Dieu
vous envoya-t-il à moi pour qu’il m’aidât ? »
« Je
ne mérite point ce nom que tu me donnes,
Dit la
jeune femme. Je ne suis qu’une personne
Qui vient
ici afin de te porter secours. »
« Hélas,
répondit Jean Cate, au trépas je cours
Car j’ai
été meurtri des pieds à la tête. »
« A
te guérir de tes blessures je suis prête,
Mais promets-moi
de ne jamais parler, d’abord,
Même si
ta langue de t’en vanter te mord,
De ce
que je vais, pour te soulager, faire. »
« Je
ferai, s’écria Jean, ce qui vous va plaire,
Et je
jure sur ma vie de demeurer discret
Et de
garder toujours caché votre secret. »
La jeune
femme prit dans sa poche une bouteille,
Et avec
l’onguent dont elle était vermeille
Lui frotta
tout le corps. Il sentit le repos
Et redevint,
ainsi qu’avant sa chute, dispos.
La jeune
dame lui dit : « Jamais plus ne songe
A ta curiosité
périlleuse qui te ronge ;
Ne reviens
plus ici. » Jean Cate pensait bien
Qu’elle
était une fée, mais ne lui en dit rien.
« Comment
pourrai-je vous montrer ma gratitude ?
Lui demanda-t-il.
Dans l’affreuse solitude
Je périssais
sans doute, mais vous m’avez sauvé. »
La fée
lui répéta de tout garder privé ;
Avant de
partir, Jean lui demanda encore :
« Quel
est votre nom, dame belle comme l’aurore,
Et
pourrai-je quelquefois au moins vous revoir ? »
« Tu
le connaîtras si tu remplis ton devoir,
Répondit
la jeune femme, mais si tu te vantes
De ce
que tu as vu, ta mort sera suivante. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mercredi 7 janvier 2015
Conte: La Fleur du rocher (Partie I)
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