dimanche 18 mai 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXII)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Le génie tira un sabre, et le présentant
A la princesse, lui dit : « Pour que je sois content
Et te traite comme une princesse vénérable,
Prouve que tu ne connais point ce misérable
Et lui coupe la tête maintenant, sans hésiter. »
« Hélas ! dit la princesse, comment exécuter
Votre commandement ? Voyez, je suis faible,
Je ne puis me tenir et tout mon corps tremble,
De plus, seigneur, comment puis-je faire périr
Un innocent, et qu’est-ce qui peut me le souffrir ? »
« Ce refus, répliqua-t-il, me fait connaître
Ton affreux forfait. Et toi, dis-moi, sombre traître,
Ajouta le génie en se tournant vers moi,
La vois-tu, toi aussi, pour la première fois ? »
Je voulais être aussi fidèle que la princesse,
Et répondis : « Comment avoir pour maîtresse
Une femme que je viens, en ce moment, de voir ?
Certes, mon seigneur, il est de votre devoir
De veiller sur l’honneur de votre chère femme,
Mais je n’ai point commis ce délit infâme
Que vous décrivez, et le commettrai jamais. »
Comme à cette princesse que farouchement il aimait,
Il ma donna le sabre. « Si tu es honnête,
Me dit-il, coupe-lui en ce moment la tête. »
« Très volontiers, seigneur. » lui repartis-je. Je pris
Le sabre, car je le croyais tellement épris
D’elle, qu’il ne souffrirait point qu’elle fût morte,
Et qu’en me voyant m’en approcher de la sorte
Il arrêterait sans doute mon bras criminel.
Mais il n’en fit rien et demeura solennel
Alors que son amante allait quitter la vie
Qui allait lui être par son sabre ravie.
Je reculai alors, jetant courageusement
Le sabre par terre, et m’écriant furieusement :
« Non ! En tuant une femme innocente et aimable,
Je serais devant Dieu et ses hommes blâmable.
Faites-le vous-même ; sa mort me déshonorera,
Et faites de moi, ensuite, tout ce qu’il vous plaira.
Je ne puis obéir à votre ordre barbare. »
« Je vois, dit le génie, que rien ne vous effare,
Et sans me craindre vous me bravez tous les deux.
Mais je vous infligerai un traitement hideux
Qui vous montrera de quoi je suis capable,
Et je vous châtierai car vous êtes coupables. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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