Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXII)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Le génie tira un
sabre, et le présentant
A la princesse,
lui dit : « Pour que je sois content
Et te traite comme
une princesse vénérable,
Prouve que tu ne
connais point ce misérable
Et lui coupe la
tête maintenant, sans hésiter. »
« Hélas !
dit la princesse, comment exécuter
Votre commandement ?
Voyez, je suis faible,
Je ne puis me
tenir et tout mon corps tremble,
De plus, seigneur,
comment puis-je faire périr
Un innocent, et qu’est-ce
qui peut me le souffrir ? »
« Ce refus,
répliqua-t-il, me fait connaître
Ton affreux
forfait. Et toi, dis-moi, sombre traître,
Ajouta le génie en
se tournant vers moi,
La vois-tu, toi
aussi, pour la première fois ? »
Je voulais être
aussi fidèle que la princesse,
Et répondis : « Comment
avoir pour maîtresse
Une femme que je
viens, en ce moment, de voir ?
Certes, mon seigneur,
il est de votre devoir
De veiller sur l’honneur
de votre chère femme,
Mais je n’ai point
commis ce délit infâme
Que vous décrivez,
et le commettrai jamais. »
Comme à cette
princesse que farouchement il aimait,
Il ma donna le
sabre. « Si tu es honnête,
Me dit-il, coupe-lui
en ce moment la tête. »
« Très
volontiers, seigneur. » lui repartis-je. Je pris
Le sabre, car je
le croyais tellement épris
D’elle, qu’il ne
souffrirait point qu’elle fût morte,
Et qu’en me voyant
m’en approcher de la sorte
Il arrêterait sans
doute mon bras criminel.
Mais il n’en fit
rien et demeura solennel
Alors que son
amante allait quitter la vie
Qui allait lui
être par son sabre ravie.
Je reculai alors,
jetant courageusement
Le sabre par
terre, et m’écriant furieusement :
« Non ! En
tuant une femme innocente et aimable,
Je serais devant
Dieu et ses hommes blâmable.
Faites-le
vous-même ; sa mort me déshonorera,
Et faites de moi,
ensuite, tout ce qu’il vous plaira.
Je ne puis obéir à
votre ordre barbare. »
« Je vois,
dit le génie, que rien ne vous effare,
Et sans me
craindre vous me bravez tous les deux.
Mais je vous
infligerai un traitement hideux
Qui vous montrera
de quoi je suis capable,
Et je vous
châtierai car vous êtes coupables. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 18 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXII)
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