Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie V)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
« Ma bonne
dame, dit le porteur en se relevant,
Grâce à Dieu et à
vous je vais rester vivant
Car vous quitter,
mesdames, est une chose si horrible
Que j’en eusse
trouvé une mort terrible !
Ô, souffrez que je
sois, au nom du Créateur,
Le plus dévoué de
vos humbles serviteurs
Et l’esclave de
votre beauté si clémente,
Et commandez,
puisque vous êtes charmantes ! »
Le porteur, quand
il eut dit ces mots enflammés,
Voulut rendre l’argent
par sa peine réclamé,
Mais la grave
Zobéide lui dit : « C’est un vice
De reprendre à
ceux qui nous ont rendu service
L’argent qu’ils
ont grâce à leur labeur mérité. »
Le porteur s’excusa
de sa témérité
Et elle poursuivit : « Demeurer
signifie
Garder notre
secret si on vous le confie,
Et vous devez
aussi, mon ami, observer
– Sans vouloir de
votre bonne humeur nous priver –
Les lois de l’honnêteté
et de la bienséance. »
Pendant qu’elle
lui parlait avec bienveillance,
La belle Amine,
pour jouir de plus de liberté,
Attacha sa robe à
sa ceinture ; sa beauté
Devint, dans cette
tenue, encor plus redoutable,
Et elle prépara
agilement la table.
Elle servit
plusieurs mets, et sur un buffet mit
Des bouteilles de
vin et des tasses d’or. Parmi
Ces beautés, le
porteur s’assit, l’âme joyeuse
D’être avec des
dames aussi merveilleuses
Qu’il n’avait
jamais vues, ébloui, auparavant,
Et qu’il
contemplait de tous ses yeux en rêvant.
Après les premiers
mets, Amine but la première
Et elle versa à
boire, l’œil plein de lumière,
A ses sœurs, et
emplit la coupe du porteur
Qui baisa sa
blanche main d’un geste enchanteur
Et chanta un poème
qui égaya ces dames
Tellement il fut
empli de joie et de flamme.
Transportées par
le vin, elles chantèrent à leur tour
Un hymne au
bonheur et à l’éternel amour ;
Rien n’altéra la
bonne humeur de ces buveuses
Qui étaient douces
et belles et semblaient rêveuses.
Le repas dura fort
longtemps, agrémenté
De mille choses
qui le rendirent plus enchanté,
Semblant éternel
car il était agréable.
Quand vint enfin
de la nuit l’heure effroyable,
Sofie prit la
parole au nom de ses trois sœurs
Et au pauvre homme
dit avec une cruelle douceur :
« L’heure est
venue, pour vous, de vous retirer, sire.
Levez-vous et
partez. » Et elles se rassirent
Pour qu’elles se
reposassent des viniques travaux
Qui appesantissent
les bras et les cerveaux.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
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La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
dimanche 30 mars 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (V)
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