Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXI)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
J’allai dans ma
chambre, empli d’amertume
Et pensant à ce
que je fis comme à un crime.
Je ne me pardonnai
point mon lâche départ,
Et en songeant à
la princesse j’étais hagard ;
Etait-elle morte ?
Etait-elle vivante ?
Fut-elle tuée ?
Tremblait-elle d’épouvante ?
Hélas ! Si j’étais
prince encore, pour la sauver
Des secours de l’armée
je n’eusse point privé
Une pauvre
créature qui était en détresse.
Mais je jouissais
d’une douce et coupable paresse
Pendant qu’elle
frémissait dans ce trou ténébreux.
Interrompant
soudain mes souvenirs douloureux,
Le tailleur vint
frapper à ma porte close,
« Sire, me
dit-il, de ma venue la cause
Est qu’un
vieillard, ayant trouvé dans le chemin
Vos affaires
perdues, veut vous les rendre en main,
Et il a appris,
grâce à vos camarades,
Où vous demeurez. »
Comme si je devenais malade,
Tout mon corps
tremblait et je changeai de couleur.
Le bonhomme, ayant
remarqué ma pâleur,
Allait m’en
demander le sombre mystère,
Quand sous nos pas
nous vîmes s’entrouvrir la terre
Et en sortir
soudain le génie ravisseur
Avec ma cognée et
mes pabouches. « Possesseur
De ceci, me dit le
génie effroyable,
Je suis génie,
fils de la fille du Diable
Le prince des
génies, et tu es mon ennemi. »
De ce farouche
discours tout mon être frémit ;
Sans me donner le
temps de dire une parole,
Le génie s’envola,
et comme une chose frivole
M’emporta rapidement
dans les airs avec lui,
Tellement haut que
je vis le soleil qui reluit.
En peu de moments nous
gagnâmes la cachette,
Et devant la
princesse pâle et muette
Je me retrouvai,
et la vis avec douleur,
Nue et tout en
sang et les joues baignées de pleurs.
« Voici donc
ton amant, n’est-ce pas, infidèle ? »
Lui dit le génie
en me montrant à elle.
Elle jeta sur moi
des yeux tristes et languissants
Et répondit avec
tristesse au djinn puissant :
« Seigneur, c’est
la première fois que je vois cet homme.
Pour quelle raison
est-il dans ce lieu où nous sommes ? »
« Perfide !
S’écria le génie. Tu oses mentir,
Toi et ton amant,
je vais vous anéantir
Et tu ne le
sauveras point de ma colère,
Car le trépas sera
son unique salaire. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
samedi 17 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXI)
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