samedi 17 mai 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXXI)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXXI)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
J’allai dans ma chambre, empli d’amertume
Et pensant à ce que je fis comme à un crime.
Je ne me pardonnai point mon lâche départ,
Et en songeant à la princesse j’étais hagard ;
Etait-elle morte ? Etait-elle vivante ?
Fut-elle tuée ? Tremblait-elle d’épouvante ?
Hélas ! Si j’étais prince encore, pour la sauver
Des secours de l’armée je n’eusse point privé
Une pauvre créature qui était en détresse.
Mais je jouissais d’une douce et coupable paresse
Pendant qu’elle frémissait dans ce trou ténébreux.
Interrompant soudain mes souvenirs douloureux,
Le tailleur vint frapper à ma porte close,
« Sire, me dit-il, de ma venue la cause
Est qu’un vieillard, ayant trouvé dans le chemin
Vos affaires perdues, veut vous les rendre en main,
Et il a appris, grâce à vos camarades,
Où vous demeurez. » Comme si je devenais malade,
Tout mon corps tremblait et je changeai de couleur.
Le bonhomme, ayant remarqué ma pâleur,
Allait m’en demander le sombre mystère,
Quand sous nos pas nous vîmes s’entrouvrir la terre
Et en sortir soudain le génie ravisseur
Avec ma cognée et mes pabouches. « Possesseur
De ceci, me dit le génie effroyable,
Je suis génie, fils de la fille du Diable
Le prince des génies, et tu es mon ennemi. »
De ce farouche discours tout mon être frémit ;
Sans me donner le temps de dire une parole,
Le génie s’envola, et comme une chose frivole
M’emporta rapidement dans les airs avec lui,
Tellement haut que je vis le soleil qui reluit.
En peu de moments nous gagnâmes la cachette,
Et devant la princesse pâle et muette
Je me retrouvai, et la vis avec douleur,
Nue et tout en sang et les joues baignées de pleurs.
« Voici donc ton amant, n’est-ce pas, infidèle ? »
Lui dit le génie en me montrant à elle.
Elle jeta sur moi des yeux tristes et languissants
Et répondit avec tristesse au djinn puissant :
« Seigneur, c’est la première fois que je vois cet homme.
Pour quelle raison est-il dans ce lieu où nous sommes ? »
« Perfide ! S’écria le génie. Tu oses mentir,
Toi et ton amant, je vais vous anéantir
Et tu ne le sauveras point de ma colère,
Car le trépas sera son unique salaire. »

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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