Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie III)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Malgré son lourd
fardeau et sa lassitude,
Le porteur qui n’avait
point la douce habitude
D’escorter de
belles dames jusqu’à leur manoir
Admirait ces
splendeurs qu’il se plaisait à voir
Et contemplait
avec une surprise profonde.
Une troisième
dame, encore plus belle que la seconde,
Qui était assise
sur le trône, l’éblouit.
Elle en descendit
et, en s’avançant vers lui,
Jugea à son air qu’elle
était la principale.
Il ne se trompait
pas. Cette dame royale
S’appelait
Zobéide, Sofie celle qui ouvrit
La porte, et Amine
celle qui le surprit
La première par sa
beauté ineffable.
Elle regarda le
porteur d’un air affable
Et Zobéide dit aux
deux dames avec douceur :
« Ce bon
homme est bien las, déchargez-le, mes sœurs. »
Amine et Sofie
par-devant et par-derrière
Prirent le panier
qu’avec Zobéide elles posèrent.
Quand elles l’eurent
vidé, en souriant jovialement
L’agréable Amine
paya libéralement
Le porteur content
de son généreux salaire.
Les belles dames
et la belle demeure l’appelèrent
Tant, qu’alors qu’il
devait sans doute se retirer,
Demeura immobile,
voulant les admirer.
Amine ôta son
voile, elle était aussi belle
Que les deux
autres dames qui étaient avec elle.
Le porteur s’étonna
encore avec raison
De voir qu’aucun
homme n’était dans cette maison
Où n’y avait,
semblait-il, que trois femmes solitaires.
Ce
qui rendit encore plus grand ce mystère
C’est qu’il n’y
avait aussi nul hôte et nul laquais
Alors qu’on pouvait
bien préparer un banquet
Avec toutes ces
provisions qu’Amine avait achetées.
De voir qu’il ne
bougeait point un peu inquiétée,
Zobéide demanda au
porteur d’un ton doux :
« N’êtes-vous
pas bien payé ? Sire, qu’attendez-vous ? »
« Ma sœur,
ajouta-t-elle à la belle Amine,
Donnez-lui encore
quelque chose pour qu’il dîne
S’il a faim. »
« Madame, je suis fort bien payé,
Dit-il, et de ce
qu’on m’a donné égayé.
Daignez excuser
mon manque de courtoisie,
Mais une douce
beauté et une douce poésie
Emplissent ces
lieux que le Calife trouverait charmants ;
Les quitter, vous
quitter, me semble alarmant
Car votre beauté
et celle de ces douces femmes
Ensorcelle mon cœur
et enchaîne mon âme
A vos fers, et je
suis votre amoureux captif.
Ô, ne vous fâchez
pas ! Car mon cœur est chétif
Et moins puissant
que mes bras qui chaque jour portent
Des fardeaux !
Croyez-vous que ce cœur supporte
De ne plus vous
revoir, sans sentir nul remords ?
Si je pars, vous
allez bientôt pleurer ma mort !
Toutes les trois
vous êtes belles, il vous faut un homme,
Car vous savez que
dans le pays où nous sommes
Si on n’est pas
quatre on ne mange pas bien,
Or le quatrième
est là et jusqu’à vous vient. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 27 mars 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (III)
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