Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie I)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Scheherazade dit
au roi : « Sous le règne béni
De Haroun
Alraschid, un porteur démuni
Habitait à Bagdad.
Son âme était lasse
De sa besogne
aussi pénible que basse,
Mais bien qu’il
fût pauvre, chaleureux et charmeur,
Il avait de l’esprit
et de la bonne humeur.
Un matin qu’il
était comme d’habitude
Attendant
patiemment dans la solitude
Qu’on eût besoin
de lui, une dame d’une douce beauté
Dont le radieux
regard était plein de bonté
L’aborda et lui
dit d’une manière gracieuse,
Lui faisant
entendre sa voix mélodieuse :
« Suivez-moi
et prenez votre panier, porteur »
Le pauvre hère,
enchanté par ses yeux enchanteurs,
Prit son panier qu’il
mit aussitôt sur sa tête,
Suivit la dame et
dit : « Par Dieu et le Prophète !
De cette beauté
mes yeux sont tombés amoureux ;
Ô, jour de bonne
rencontre ! Jour béni et heureux !
Que la route soit
longue, car mon âme est charmée ! »
La belle dame
devant une porte fermée
S’arrêta et
frappa. Un auguste chrétien,
Sans lui parler et
qui sait pourquoi elle vient,
Prit son argent et
le cacha dans sa capuche,
Rentra et apporta
une grosse cruche
Pleine d’un vin
capiteux qui semblait excellent.
D’un ton qui n’était
ni faible ni insolent,
La dame dit au bon
porteur qu’elle enivre
De la mettre dans
son panier et de la suivre,
Ce qu’il fit
aussitôt, rapide comme un voleur.
Chez un vendeur de
fruits et d’exotiques fleurs,
Elle s’arrêta
ensuite ainsi que son homme
Et choisit des
pêches, des coings, des limons, des pommes,
Des citrons, du
myrte, des lis et des jasmins
Et d’autres fleurs
douces et parfumées comme ses mains.
Le porteur qui
portait toutes ces belles choses
Suivit encore la
belle dame à la peau rose.
Elle passa devant
l’étalage d’un boucher,
Acheta vingt
livres de viande, et alla chercher
Dans une autre
boutique fort grande et fort propre,
Des pistaches, des
noix, des concombres et des câpres
Et mille autres
choses qui fatiguèrent le dos
Du porteur qui
avait l’habitude des fardeaux
Mais qui dit à la
dame : « Ma bonne demoiselle,
Vous achetez
toutes ces choses avec tant de zèle
Qu’il vous faut un
cheval, ou plutôt un chameau
Pour porter tous
ces faix auteurs de tous mes maux. »
La dame, en riant
de cette plaisanterie,
Promit au brave
porteur une bonne gâterie
Et lui dit
doucement de la suivre à nouveau.
Il lui obéit, de
ses grâces preux dévot.
Entrée chez un
droguiste, elle acheta de l’ambre,
Des clous de
girofle, de muscade, de gingembre,
Et des épiceries
des Indes dont elle remplit
Le panier du
porteur qui de son poids pâlit,
Et lui dit : « Porteur,
je n’ai plus de courses à faire,
Et nous allons à
ma demeure qui va te plaire. »
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
mardi 25 mars 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad
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