mardi 1 avril 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (VII)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie VII)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
Les dames se levèrent toutes trois en même temps
Pour ouvrir. Mais Sofie, en se précipitant,
Car c’était sa fonction, fut la plus rapide.
Elle revint peu après, et à ses sœurs splendides
Dit : « Réjouissez-vous, chères. J’ai le pressentiment
Que cette nuit va passer plus agréablement.
J’ai vu trois calenders qui sont à notre porte,
Et je crois que votre surprise va être forte
Car ils ont la barbe et les sourcils ras ; les trois
-chose surprenante- sont tous borgnes de l’œil droit.
Ils semblant fatigués et ont l’air bien pâle
Et disent qu’ils passent par la capitale
Où, selon eux, ils ne sont point venus avant.
Comme l’heure est tardive, dans leur chemin trouvant
Notre porte, ils y ont frappé et nous prient
Au nom de Dieu de les recevoir. L’écurie,
Disent-ils, leur suffira. Jeunes et assez bien faits
Malgré leur seul œil, ils m’ont semblé, en effet,
Avoir assez d’esprit, et leur mine est plaisante. »
A ces mots elle rit sans être méprisante
Et interrompit son discours de si bon cœur
Qu’elle fit rire le porteur ainsi que ses deux sœurs
« Mes chères sœurs, reprit-elle, voulez-vous qu’ils entrent ?
Ils ne demandent qu’à emplir un peu leurs ventres
Et à rester ici pour cette nuit seulement »
Les deux sœurs refusèrent tout d’abord mâlement
Cette proposition, mais elles furent étonnées
De voir leur sœur à les recevoir obstinée.
Zobéide dit : « Qu’ils entrent et soient avertis
Qu’au matin ils devront d’ici être partis
Et qu’ils ne se mêleront point de nos affaires
Ou ce qu’ils entendront ne va pas leur plaire. »
A ces mots, avec joie Sofie courut ouvrir
Et avec les trois hommes qu’elle semblait chérir
Revint en un moment. Avec déférence,
Ils firent aux dames une profonde révérence
Et elles se levèrent pour dire à ces inconnus
De manière obligeante, qu’ils sont les bienvenus
Et peuvent se reposer de leur longue errance.
Les trois calenders les remercièrent. L’attirance
De cette demeure où un bon sort les conduisit
Et aussi de ses belles hôtesses les séduisit.
Avant qu’ils ne prissent place, l’un d’eux vit le porteur
Vêtu à peu près comme lui. « Que le Créateur,
Dit un d’eux, si je fais une erreur me pardonne,
Car je crois que cet homme qui nous voir s’étonne
En agissant ainsi cherche à nous occulter
Qu’il est un de nos frères arabes révoltés. »

[A SUIVRE]



Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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