mercredi 26 mars 2014

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (II)

Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie II)

Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
 
La dame et le porteur arrivèrent devant
Un magnifique hôtel dont il vit en rêvant
La façade ornée de majestueuses colonnes
Et la porte d’ivoire. « Madame, elle est bien bonne
Votre demeure ! Un roi habite-t-il ici ? »
S’écria le porteur. De l’ouïr parler ainsi
La dame sourit doucement et frappa à la porte.
En contemplant cette dame vêtue de la sorte,
Si belle et si noble, au front empli de lueurs,
Il s’étonna qu’elle fît office de pourvoyeur
Car certainement elle n’était point esclave.
Alors qu’il méditait ainsi, le bonhomme brave
Vit apparaître tout à coup une houri
Tellement belle qu’il en demeura surpris,
Frappé du doux éclat de ses radieux charmes
Qui lui causèrent, en la voyant, mille alarmes.
Il en faillit tomber ainsi que son panier
Et il pensa que ce jour était son dernier
Et qu’il était maintenant à l’éden céleste.
La dame qui l’avait amené à ses gestes
Comprit son désarroi ; son beau rire partit
Car cette découverte qu’elle fit la divertit
Sans qu’elle n’en fût ni cruelle ni altière.
« Entrez donc, ma sœur, lui dit la belle portière,
Ne voyez-vous point que ce pauvre homme est bien las ? »
Avec les deux beautés le portefaix alla
Et, la porte fermée, tous trois traversèrent
Un beau vestibule, et ensemble passèrent
Dans une cour très spacieuse où tout semblait bien quiet
Et qui à de nombreux appartements de plain-pied
Grâce à une galerie à jour pouvait conduire.
Le porteur vit aussi, sans oser en séduire
Ses yeux émerveillés, au fond de cette cour
Un trône dont les diamants luisaient comme le jour
Et dont les pesantes perles qui l’étonnèrent
Etaient d’une grosseur extraordinaire,
Garnies d’un satin rouge noblement relevé
D’une broderie d’or des Indes, ouvrage achevé
Et qu’en contemplant on trouvait admirable.
Au milieu de cette vaste cour vénérable
Il y avait un bassin bordé de marbre blanc,
Emplie d’une eau très claire, avec ses flots semblant
Un miroir, qui tombait, abondante et fraîche,
Par un mufle d’un lion de bronze, comme d’une brèche
D’une sombre caverne un rayon du soleil
Qui tombe de l’azur, lumineux et vermeil.

[A SUIVRE]


Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène

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