Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de bagdad (partie XXX)
Poèmes de "la série Mille et une Nuits":
Je m’en allai et
je suivis le bon conseil
De la belle
princesse, à un voleur pareil
Et sans qu’un
autre mot ne sortît de ma bouche.
J’oubliai ma
cognée et mes deux pabouches
Car j’avais,
hélas, trop peur pour m’en souvenir.
Gagnant l’escalier
par lequel je pus venir,
Le palais s’entrouvrit
et fit un passage
Au génie courroucé
qui dit, plein de rage,
A la princesse : « Que
vous est-il arrivé ?
Pourquoi m’appelez-vous ? »
« Ne m’étant pas sauvé,
J’entendis, caché,
la tremblante princesse
Lui dire ce qu’elle
me dit. « Madame, cette bassesse,
Repartit le génie,
m’étonne venant de vous.
Ne me séduisez
point avec des propos doux,
Vous n’êtes qu’une
impudente et une menteuse
Et ma vengeance en
sera impétueuse.
Qu’est-ce que
cette cognée et ces pabouches que voilà ? »
« Seigneur, c’est
la première fois que je les vois là,
Reprit-elle.
Croyez-moi, je vous le jure. »
Il répondit par
des coups et des injures,
Et j’entendis leur
bruit, et les pleurs et les cris
De la pauvre
princesse dont j’étais trop épris
Pour souffrir qu’elle
soit par ce monstre maltraitée.
Je pensais aussi
que, cette dame seule quittée,
Dans cet état, en
de si dangereuses mains,
J’eusse été de
tous les hommes le plus vilain.
Mais comment le
sauver de la noire barbarie
De ce génie
puissant qui était en furie ?
J’étais aussi
faible qu’elle devant ce démon
Et je n’avais
point les pouvoir de Salomon
Pour l’enfermer
dans l’un de ses vases antiques.
Je laissai la
princesse à son sort fatidique,
Et avec regret par
la trappe je sortis,
La recouvris de
terre et à la ville partis.
Le bon tailleur me
vit avec une joie immense,
Et en remerciant
la divine clémence
Me dit : « Sire,
je pensais ne plus vous revoir.
De vous protéger
je me suis fait un devoir,
Et j’allais vous
chercher dans cette forêt profonde. »
Je remerciai mon
hôte, le seul homme au monde
Qui se souciait,
peut-être, de connaître mon sort.
Mais je lui cachai
mon récit et mes remords
Et pourquoi je
perdis et mes deux pabouches
Et ma cognée. Nul
mot ne sortit de sa bouche
Pour m’en demander
la raison, étant discret
Et ne m’interrogeant
point sur mon noir secret.
[A SUIVRE]
Par: Mohamed Yosri Ben Hemdène
|
La Muse a commencé à soupirer le 08/04/2012. Poèmes publiés sur le Blog : 2166.
jeudi 15 mai 2014
Histoire de trois calenders, fils de rois, et de cinq dames de Bagdad (XXX)
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